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Attaque au couteau : un résident luxembourgeois parmi les victimes


L'assaillant a eu le temps de tuer une personne et d'en blesser plusieurs, dont un Luxembourgeois, avant d'être abattu par la police. (Photos : AFP)

L’attaque au couteau à Paris revendiquée par le groupe Etat islamique, et qui a coûté la vie samedi soir à un passant, a été perpétrée par un Français né en 1997 en Tchétchénie, dont les parents ont été placés aujourd’hui en garde à vue. Un Luxembourgeois a également été blessé.

L’auteur de l’attaque, un jeune homme abattu par les policiers juste après, « est un Français né en Tchétchénie en 1997. Son père et sa mère ont été placés en garde à vue dimanche matin », a déclaré une source judiciaire.

« Il n’avait pas d’antécédent judiciaire », a-t-elle ajouté. Cependant, on apprenait ce dimanche que ce Français était fiché S (pour « sûreté de l’Etat ») auprès d’autres sources proches de l’enquête.

Un passant, âgé de 29 ans, a été tué et quatre personnes blessées par cet homme armé d’un couteau qui a crié « Allah Akbar », selon des témoins. Parmi eux, un résident luxembourgeois, âgé de 34 ans, a été transporté en « urgence absolue » à l’hôpital parisien Georges-Pompidou. Mais ses jours ne sont plus en danger, apprenait-on ce matin auprès du Ministère luxembourgeois des Affaires Étrangères.
Une femme de 54 ans a aussi été grièvement blessée. Une femme de 26 ans et un homme de 31 ans l’ont été plus légèrement. Les blessés sont hors de danger, a indiqué dans la nuit de samedi à dimanche le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb.

Le groupe jihadiste Etat islamique (EI), qui a frappé plusieurs fois la France depuis 2015, a rapidement revendiqué l’attaque. « L’auteur de cette attaque au couteau à Paris est un soldat de l’Etat islamique », a déclaré une « source sécuritaire » à Amaq, l’agence de presse de l’EI.

« La France paye une nouvelle fois le prix du sang mais ne cède pas un pouce aux ennemis de la liberté », a réagi le président Emmanuel Macron sur Twitter.

Le Luxembourg, dans un communiqué, a lui aussi condamnée «cette attaque commise contre des innocents en plein cœur de Paris. Nos pensées vont à toutes les victimes et à leurs proches et nous tenons à remercier les autorités françaises pour leur intervention rapide. »

Ce qu’il s’est passé

Les équipes scientifiques sont rapidement arrivées sur place le soir de l’attaque.

Les équipes scientifiques sont rapidement arrivées sur place le soir de l’attaque.

L’agression a eu lieu peu avant 21h rue Monsigny, dans le IIe arrondissement, en plein coeur de Paris, près de l’Opéra, un quartier touristique de bars, restaurants et théâtres très fréquenté le samedi soir.

« A ce stade et sur la foi d’une part de témoignages faisant état du fait que l’agresseur a crié « Allah Akbar » en attaquant les passants au couteau », et « compte tenu du mode opératoire, nous avons saisi la section antiterroriste du parquet de Paris », a déclaré le procureur de la République François Molins.

Un policier a fait usage d’un pistolet à impulsions électriques pour maîtriser l’assaillant, qui avait menacé les forces de l’ordre. Puis un deuxième fonctionnaire de police lui a tiré dessus à deux reprises, le blessant mortellement, selon une source policière.

« Dans les cinq minutes » suivant l’appel à police-secours, les policiers étaient ainsi sur place et « moins de neuf minutes » après, l’auteur de l’attaque était abattu, a relaté Edouard Philippe. « Cette rapidité dans la réaction a de toute évidence évité un bilan plus lourd », a estimé le chef du gouvernement.

Le ministre a tenu à « saluer (la) mémoire » du jeune homme qui « a perdu la vie ». « C’est à nouveau la jeunesse de France qui est frappée », a-t-il relevé, deux ans et demi après les attentats sanglants du 13 novembre 2015, au Bataclan et sur des terrasses des Xe et XIe arrondissements de Paris.

« On est partis en courant »

Près de l’Opéra, les témoins racontaient la panique qui a saisi ceux qui passaient la soirée dans le quartier. « On a entendu deux coups de feu, on ne savait pas ce que c’était, on a vu des gens partir en courant et on est partis en courant aussi », a raconté Sébastien, qui se trouvait à la terrasse bondée d’un café avec deux amis.

« On a croisé quelqu’un qui sortait de l’immeuble et qui a dit avoir vu l’assaillant égorger quelqu’un. Des gens se sont réfugiés dans le bar », a ajouté son ami Maxime.

« Ce soir, notre ville a été meurtrie », a dit la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui s’est rendue sur place. « Une attaque lâche et barbare qui ne peut se réclamer d’aucune religion et que nous condamnons fermement », a abondé la grande mosquée de Paris.

Cette attaque intervient alors que la France vit sous une constante menace terroriste. La dernière attaque meurtrière, le 23 mars à Carcassonne et à Trèbes (sud-est), avait porté à 245 le nombre de victimes tuées dans les attentats sur le sol français depuis 2015. Des attaques ont déjà été menées au couteau, notamment à Marseille en octobre 2017.

Particulièrement visée, la France fait partie de la coalition militaire internationale intervenant en Syrie et Irak contre l’EI. Dans sa revendication, l’EI affirme que l’assaillant de Paris a agi « en représailles envers les Etats de la coalition ».

Le Quotidien / AFP