Le projet de loi concernant la protection de la nature, qui doit être voté mercredi, a récemment suscité des critiques, notamment de la part des chrétiens-sociaux, qui le jugent préjudiciable pour les agriculteurs.
« Ce n’est pas une loi contre les agriculteurs », ont insisté Henri Kox, rapporteur du projet de loi et président de la commission de l’Environnement, et Gérard Anzia, membre des commissions de l’Environnement et de l’Agriculture, lors d’une conférence de presse qui s’est tenu vendredi.
« Au contraire, la loi simplifiera les procédures administratives et permettra plus de participation active des différents acteurs du secteur », ont assuré les verts.
La loi prévoit en effet la mise en place de pools de compensation gérés de façon étatique. « Lorsqu’on construit une route par exemple, il faut un système de compensation. Mais avec cette loi, l’idée est de regrouper ces zones, ce qui évitera des spéculations. L’Office national de remembrement sera chargé de procéder à l’échange de terrains .»
La question des terres agricoles
Pour le CSV, ces zones de compensation seront forcément établies sur des terrains à haute valeur agricole. « Des comités seront mis en place, impliquant les communes, les administrations, les ONG et les propriétaires de terrains. Le choix des terrains sera discuté, il ne s’agit pas de ne laisser que des terrains maigres aux agriculteurs ,», ont affirmé Henri Kox et Gérard Anzia. « Les chiffres concernant le déclin de la biodiversité sont alarmants », ont-ils rappelé. On estime ainsi que 74 % des espèces et des plantes protégées par les directives européennes sont menacées au Grand-Duché, lequel voit par ailleurs 98 % de ses cours d’eau dans un état écologique déplorable.
« La nouvelle loi sert à protéger la nature mais aussi les hommes. Si on provoque la ruine de nos ressources naturelles, on est tous perdants.»
Mais Henri Kox et Gérard Anzia se montrent mesurés : ce projet de loi ne peut constituer qu’une première étape pour garantir le développement durable du pays. « Cette loi n’est pas la panacée et ne va pas à elle seule tout changer. Il s’agit de faire plus de prévention. Mais il faut aussi réorienter la politique de développement urbain et la compléter avec d’autres lois, économiques et agraires .»
Le Quotidien