Differdange accuse le coup, après son élimination mercredi soir en coupe du Luxembourg face au RFCU. C’était l’ultime chance de sauver une saison ratée. Mais le président Fabrizio Bei évoque déjà son envie de « rebâtir » et d’aller de l’avant.
À quel point est-ce que cela va mal pour vous personnellement et pour le club en général?
Fabrizio Bei : Très mauvaise nuit. En rentrant à la maison, je n’avais même pas l’énergie de regarder la fin du match de mon Milan AC en Coupe d’Italie. C’est un constat d’échec, une page qui se tourne pour toute une génération de joueurs. Pendant dix ans, il n’y a pas eu un été européen sans nous. C’est comme ça, il faut l’accepter.
Ça doit quand même être difficile, vous connaissant…
Mais ce match contre le RFCU, on ne l’a pas perdu mercredi soir, on l’a perdu des mois auparavant. Ça a commencé quand on s’est fait éliminer en Europa League, l’été dernier. Quelque chose s’est cassé ce jour-là. Depuis, au niveau mental, je ne reconnais plus mon équipe. Je ne dis pas qu’ils ne veulent pas. Mais ils n’y arrivent plus. Un footballeur, il ne suffit pas de pousser un bouton pour que ça marche. Mais prévenez les autres clubs de DN : ce n’est pas la fin du FC Differdange 03! On doit et on va rebâtir une équipe. Je suis de nouveau motivé. Ça va prendre du temps, mais on va rajeunir ce groupe.
Ce sont les plus mauvais instants de ma carrière sportive que je traverse là, mais nous allons nous retrousser les manches »
Avez-vous l’impression qu’il faille repartir d’une page blanche?
J’accepte qu’on nous abatte comme on le fait à l’heure actuelle. J’assume. Et je me mets devant mon équipe. Ces dix dernières années, j’estime que nous n’avons pas tout fait entièrement faux, vu le nombre de titres en Coupe et les podiums que nous avons faits. D’autres présidents m’envient sûrement. Ce sont certes les plus mauvais instants de ma carrière sportive que je traverse là, mais nous allons nous retrousser les manches et reconstruire du sol au plafond, y compris chez les jeunes. Parce que c’est un fait, quand tout marche bien, on se met vite facilement dans un fauteuil et on ne bouge plus trop. À Differdange, ces trois dernières années, on a dormi.
Vous parlez des jeunes. Faut-il y voir un regret par rapport à des garçons que vous avez formés mais qui ont percé ailleurs. Tels Skenderovic ou Abreu…?
Mais il n’y avait pas moyen de faire autrement. Je ne voulais pas les voir partir, mais je ne pouvais pas accepter leurs conditions. J’ai mes convictions et ils ont essayé de me casser le portefeuille (sic). On connaît les tarifs désormais pour les premières licences, mais un Abreu, qui a fait toutes ses classes avec mon fils et dont je connaissais les qualités, vous pouvez être sûr que je ne souhaitais pas le voir partir. Mais là, du coup, on va mettre cinq ou six de nos juniors sous contrat pour la saison prochaine. On va repartir comme il y a sept ou huit ans, avec des jeunes de chez nous, pour construire une équipe avec une identité!
Le fait de ne pas être européen changera-t-il quelque chose avec votre capacité de recrutement?
On ne sera pas ruinés, ne vous inquiétez pas. De toute façon, il aurait fallu repenser l’équipe même si on s’était qualifiés pour l’Europa League. Cet argent aurait été un plus, mais ce n’est pas dramatique, ni la fin du monde. Je vais même vous dire : quelque part, je suis soulagé.
Il faut que nos adversaires se remettent à trembler en venant au Parc des Sports. En ce moment, ils rigolent. »
Soulagé?
Je ne voyais plus d’âme dans cette équipe. Donc en arrivant chez moi, mercredi soir, j’étais, effectivement, soulagé. Je me suis dit : « Tu peux rebâtir tranquille. » Et je suis reparti comme en 2003 (NDLR : son arrivée à la présidence du club). Avec un brin de réussite, on fera quelque chose de bien la saison prochaine. Il faut que nos adversaires se remettent à trembler en venant au Parc des Sports. En ce moment, ils rigolent. J’ai malheureusement le temps de rebattre les cartes : on ne jouera pas l’Europe, l’Italie n’est pas qualifiée pour le Mondial… c’est comme une année sabbatique pour moi. Une page se tourne. Je vais encadrer cette maxime et la poser sur mon bureau.
Entretien avec Julien Mollereau.
Désolé mais c’était plus que prévisibile que ca allait se terminer de cette facon; Carza était le pire entraineur que ce club ai pu avoir, mais on a préfère fermer les yeux, n’est-ce pas? Il était déjà un flop avec le F91, mr.Bei pensait qu’il allait faire des miracles avec le FCD03? Pour ne pas parler de l’éffectif…