Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Son coup de main aux abeilles ? Implanter des ruches sur les toits et dans les jardins des entreprises et des particuliers. Hugo Zeler, 35 ans, est apiculteur itinérant au Luxembourg.
Hugo Zeler est apiculteur depuis neuf ans. Passionné, le jeune homme a appris son métier auprès des anciens et l’exerce de manière respectueuse des abeilles et de leur production. Aujourd’hui, il propose ses services et ses connaissances aux particuliers et aux entreprises.
L’apiculteur a fondé Hunnegkëscht. Il s’emploie à installer des ruches en ville, sur les toits ou dans les jardins, et d’en assurer l’entretien. Et il s’occupe de la récolte du miel, de sa fabrication et de son conditionnement personnalisé.
Le Sofitel propose le miel de son toit !
Les ruches du toit du Sofitel, au Kirchberg (Photo : Hervé Montaigu).
Mardi matin, l’apiculteur a expliqué son activité sur le toit de l’hôtel Sofitel au Kirchberg à Luxembourg, qui, grâce à lui, sert son propre miel à ses clients et contribue à la préservation des abeilles et, à travers elles, à la préservation d’un écosystème. Un engagement pour l’environnement, mais aussi pour la qualité des produits servis aux clients. Hugo Zeler a implanté des ruches sur le toit de l’hôtel. Chacune contient 50 000 abeilles, dont bien sûr une reine, et peut produire jusqu’à 20 kilogrammes de miel par récolte. «Il est difficile de ne vivre que du miel», indique le jeune homme. C’est pourquoi il a lancé Hunnegkëscht et essaime ses ruches dans certains quartiers de la capitale.
Les mêmes, vu depuis le toit. On reconnaît aisément le « décor » derrière… (Photo : Herve Montaigu).
Ses abeilles, en butinant les tilleuls et les marronniers dans le périmètre de l’ancien lycée Vauban au Limpertsberg, le colza au Kirchberg et les fleurs des champs entre autres, à Bonnevoie et à la Cloche d’or où le rucher est installé à la Poste, donnent du miel des quartiers. Étrangement, «les récoltes de miel sont meilleures en ville qu’à la campagne», note Hugo Zeler, «Les saisons commencent plus tôt et les habitants plantent beaucoup de fleurs.»
En général, le jeune homme fait deux récoltes par an : au printemps pour un miel plus clair et en été pour un miel plus ambré.
Sophie Kieffer.
Les miels des quartiers produits par Hugo Zeler sont disponibles au Panier de Sandrine à Münsbach où l’apiculteur a implanté sa pouponnière. Pour faire installer des ruches ou découvrir les produits de la Hunnegkëscht, rendez-vous sur le site www.hunnegkescht.lu
Faut-il vraiment craquer pour le miel liquide ?
(Illustration : AFP)
Hugo Zeler casse les idées reçues en démythifiant l’image du miel dégoulinant le long d’une cuillère. Selon l’apiculteur, le miel liquide est un miel saturé de sucre et sans intérêt : «On peut obtenir du miel liquide en le chauffant à 60 degrés, mais la température fait disparaître les nutriments qu’il contient.» Un seul miel est naturellement liquide, le miel d’acacia, qui ne se fige jamais parce qu’il est bourré de fructose.
Dans vos jardins, quelle plante pour les abeilles ?
Le muscaris d’Arménie (Illustration : DR).
En Europe, on perdrait chaque année 30 % d’abeilles. La monoculture et l’étalement urbain sont deux causes qui entrent en jeu.
Chacun peut agir pour récréer de la biodiversité ! Quelles sont les plantes à privilégier pour attirer les insectes pollinisateurs? Le Mouvement écologique conseille des plantes à bulbes dès le printemps et des plantes vivaces ou résistantes à l’hiver qui peuvent refleurir plusieurs fois le reste de la belle saison.
L’organisation propose également des exemples de compositions faites d’herbes médicinales comme la sauge des bois, la marjolaine, le romarin ou le thym, le persil ou la menthe. En ce qui concerne les fleurs, les abeilles et papillons sont particulièrement friands d’asters, de géranium, de lavande ou encore des plus précoces crocus de Thomas, muscaris d’Arménie, narcisses jaunes et tulipes des bois. Des fleurs et des plantes faciles à trouver dans les jardineries.
Informations détaillées : www.meco.lu/abeilles.
Sophie Kieffer.
