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Les grandes manœuvres

Chaque parti est en train de placer ses pions en vue des législatives du 14 octobre. Si la plupart des candidats sont aujourd’hui connus, les grandes manœuvres ne sont pas achevées pour autant. C’est en coulisses que les graines de possibles coalitions sont semées, le tout bien entendu sans attendre le verdict des électeurs.

Le CSV a été obligé de constater les dégâts au lendemain des législatives anticipées de 2013. Bien avant le jour du scrutin, le trio formé par le DP, le LSAP et déi gréng avait jeté les bases d’une future coalition à condition de décrocher une majorité à trois. Jusqu’au bout, Jean-Claude Juncker et les siens ne semblaient pas vouloir croire à une telle manœuvre. Mais elle a eu lieu et les leçons du passé semblent avoir été tirées.

Fort de son succès aux élections communales de l’automne dernier, le camp chrétien-social a redistribué les rôles dans plusieurs syndicats intercommunaux. La composition de certaines majorités (CSV-DP-déi gréng à Esch, DP-CSV à Luxembourg) laisse entrevoir certains scénarios en vue de la prochaine coalition gouvernementale.

Existe-t-il un plan secret dans certaines centrales de parti pour privilégier une formation au détriment de l’autre ? Les ténors des différents partis ne voudront jamais l’avouer publiquement, mais les places au soir du 14 octobre risquent d’être chères. Mieux vaut donc prendre les devants.

Mardi, déi gréng – considérés comme faiseur de roi – ont estimé qu’une «action commando politique» a été menée contre eux en raison du rejet de leur candidate par le Conseil d’État. Il semblerait toutefois que seul le profil de la candidate retenue ait fait pencher la balance. Cela ne diminue en rien le désarroi des verts. La question de la neutralité du Conseil d’État revient donc sur le devant de la scène, malgré la réforme de 2017, qui visait à éviter de nouvelles polémiques sur les nominations…

En attendant l’issue de cette nouvelle querelle, les grandes manœuvres vont se poursuivre. On saura dans un peu plus de cinq mois qui aura vu juste.

David Marques