Les mots choisis mardi par le président du LCGB, Patrick Dury, n’étaient pas très chrétiens. «Ils s’en fichent des gens», a notamment balancé le chef de file du syndicat chrétien à l’adresse du LSAP et de ses ministres du Travail et de la Sécurité sociale. Alors que l’échéance électorale du 14 octobre approche, le ton ne cesse plus de monter.
Des mots assez virulents avaient ainsi déjà été employés la semaine dernière dans le cadre de la déclaration sur l’état de la Nation. Le principal parti d’opposition en a remis une couche lundi, pour fustiger la réforme du divorce, projet qui traîne depuis plus d’une décennie. Maintenant que le texte est prêt à être voté, le CSV freine des quatre fers, comme dans bon nombre d’autres dossiers.
Le LCGB, syndicat qui est de loin le plus proche du CSV, emprunte lui les mêmes sentiers. La politique de blocage semble à leurs yeux être le meilleur moyen pour dénigrer l’action du gouvernement sortant, bien trop pressé et progressiste pour bon nombre d’anciens du camp chrétien-social. Le rythme imposé est pourtant nécessaire, même si bien des choses restent à parfaire.
«Il faut savoir ce que l’on veut. Nous, on tente de trouver des solutions pour améliorer les droits des salariés. Ces accords ne sont certes pas toujours parfaits, mais on préfère avancer que de ne rien entreprendre», expliquait lundi dans nos colonnes André Roeltgen. Ce pragmatisme du président de l’OGBL n’est pas du tout au goût du LCGB, qui a crié mardi son ras-le-bol à l’occasion des festivités du 1er mai.
Sans attendre l’entrevue pour évaluer la réforme de l’assurance dépendance, fixée au 7 mai, le syndicat chrétien a rompu les ponts avec le ministre de tutelle. Le divorce avec le ministre du Travail semble lui aussi consommé. Ce coup de sang syndical aboutira-t-il à des avancées concrètes ? Rien n’est moins sûr.
L’OGBL a lui dressé ses lignes rouges, sans toutefois discréditer l’entièreté du travail accompli par le gouvernement sortant. Cette marge pourrait bien plus profiter aux travailleurs que la politique de blocage du camp conservateur.
David Marques