L’épreuve eschoise apparaît toujours aussi séduisante. Le tenant du titre, Gaëtan Bille, pourrait bien remettre le couvert.
Il ne faudra pas rater la première étape, mercredi soir, du côté de Bourscheid. Et si ça ne suffit pas, le passage à Clervaux fera le reste…
S’il y a bien une chose qui résiste à l’épreuve du temps, c’est quand même bien la Flèche du Sud dont le départ, haut perché, sera donné ce mercredi en fin d’après-midi sur un circuit new-look du côté de Bourscheid.
Oui, la Flèche du Sud a su garder au fil des éditions un sacré pouvoir d’attraction auprès des jeunes coureurs en mal de notoriété. Et s’il y a bien une course qui est sortie grandie de la grande réorganisation du calendrier, c’est encore et toujours la Flèche du Sud, alors que, de son côté, le Tour de Luxembourg se retrouve concurrencé par toutes sortes de nouvelles épreuves.
Comparaison n’est pas forcément raison, surtout que les deux courses phares au Luxembourg ne boxent pas dans la même catégorie.
Mais si l’épreuve du mois de juin ne parvient plus à s’attirer au départ les équipes des meilleurs Luxembourgeois, la course de main continue de faire ce qui lui plaît. Et elle fait toujours partie des grandes épreuves internationales prisées de catégorie 2.2. Rien de nouveau sous le soleil, d’accord.
Bille annonce la couleur
Mais aujourd’hui, l’épreuve eschoise, qui se décentralise de plus en plus et avec un certain succès dans le Nord, se hisse au niveau d’un Tour de Normandie, d’un Tour de Bretagne par exemple. Oui, c’est très dur de venir gagner ici.
Ce que rappelait d’ailleurs volontiers mardi, Gaëtan Bille (27 ans), dernier vainqueur en date, chez nos confrères du Tageblatt, le journal organisateur historique. «C’est clairement un objectif pour moi encore cette année», indiquait le voisin arlonnais. «Je viens de terminer deuxième de la Flèche Ardennaise et je suis en bonne forme.
J’ai, comme l’an passé, une très bonne équipe autour de moi. Bien sûr que j’aime le profil de la première étape car l’an passé j’avais gagné à Bourscheid, mais ce n’est pas gagné d’avance», rappelait l’ancien coureur de la Lotto qui aspire en 2016 à retourner dans le World Tour comme il se l’était d’ailleurs promis, «mais pas à tout prix», en sortant vainqueur de la Flèche.
La preuve qu’aujourd’hui, bien plus qu’avant, on peut mener carrière dans le peloton continental.
Bien sûr, on regrettera le nombre bien trop réduit de coureurs luxembourgeois au départ que les organisateurs observent avec une certaine philosophie («Nous sommes dans un creux mais ça devrait remonter dans les années futures», jure Serge Rihm).
Alors on suivra quand même le Differdangeois Tom Thill, seul coureur issu de la catégorie Continental, comme s’il s’agissait d’un porte-drapeau, sachant pertinemment bien que ce rouleur doté d’un gabarit affirmé risque de souffrir sur l’étape de Clervaux.
C’est sûr, la Flèche, ça monte et ça descend. Et à cet égard, on n’aimerait pas forcément être dans la peau des coureurs qui s’apprêtent à prendre le départ pour un parcours décapant.
Si les étapes clés sont au nombre de deux, «quasiment toutes les étapes» seront propices à des retournements de situation prédit Tom Flammang, directeur sportif d’une équipe Leopard parfaitement affûtée.
Mais tout le monde est prévenu, sur cette Flèche du Sud, les clients se compteront à la pelle…
Denis Bastien