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[Luxemburgesia] L’enseignement des langues après 1830

490_0008_14934700_201804191540Un troll des réseaux sociaux prétend que depuis toujours le Luxembourg a été un pays germanophone. Avec son idéologie proche de celle du Reich millénaire, il ignore délibérément la réalité beaucoup plus complexe.  Dans un livre du professeur émérite de l’Université catholique de Louvain Rudolf Kern (ISBN 978-3-8309-3145-4), qui traite un sujet totalement différent (la vie de Victor Tedesco), nous avons repéré un chapitre sur l’enseignement et l’usage des langues à l’Athénée de Luxembourg dans les années 1830, après la Révolution belge. La seule langue officielle au Luxembourg à cette époque était le néerlandais. Depuis l’époque autrichienne, le français et l’allemand coexistaient dans l’enseignement secondaire. Kern affirme que la priorité était donnée au français. Il mentionne la fameuse polémique entre les professeurs Stammer et Barreau et cite la réaction du directeur de l’établissement scolaire, l’abbé Müller, à une ordonnance de la municipalité de Luxembourg : «Nous avons obéi à cette injonction, et depuis lors l’usage du français s’est popularisé de plus en plus.» La langue administrative dans la forteresse et le pays de Luxembourg était le français. Une anecdote est connue de cette époque. Après une agape festive après le couvre-feu, de gais lurons avaient entonné près de l’Athénée La Marseillaise. Convoqués auprès de l’administration militaire de la forteresse prussienne, les chanteurs francophiles représentés par le secrétaire de la ville, Mathieu-Lambert Schrobilgen, n’arrivèrent pas à parler la même.

Jean Rhein.