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Nouveau séisme au Népal : les secours à la recherche de survivants


Un secouriste à la recherche de survivants, au milieu des décombres le 12 mai 2015 à Katmandou (Photo : AFP)

Les sauveteurs s’activaient mercredi pour retrouver des survivants après un nouveau séisme meurtrier au Népal ayant déclenché glissements de terrain et effondrements d’immeubles, tandis qu’un hélicoptère américain était toujours porté disparu.

Des milliers de rescapés ont passé la nuit dehors, effrayés à la perspective de retourner chez eux après ce séisme de magnitude 7,3 qui a tué 65 personnes dans le pays, moins de trois semaines après la mort de 8.000 personnes dans un gigantesque tremblement de terre.

Cette nouvelle tragédie complique un peu plus la tache des secouristes qui tentent d’acheminer de l’eau, de la nourriture et des abris dans les villages reculés les plus touchés du pays.

L’armée népalaise a repris ses recherches aériennes pour localiser un hélicoptère des Marines participant aux opérations humanitaires qui a disparu près de Charikot, dans l’est du pays, avec six Marines et deux militaires népalais à son bord. Selon le Pentagone, des hélicoptères en vol à ce moment-là ont capté des conversations radio concernant un problème de carburant.

«Nous avons été informés de la disparition de l’hélicoptère américain, les opérations de recherche ont commencé», a dit Laxmi Prasad Dhakal, porte-parole du ministère de l’Intérieur népalais.

Dhakal a indiqué que 65 personnes ont été tuées par le séisme de mardi, dont l’épicentre s’est situé à 76 km à l’est de Katmandou, tandis que 17 ont trouvé la mort en Inde. «Nous nous étions concentrés sur la distribution d’aide, mais depuis hier nos ressources sont déployées à nouveau sur des opérations de recherche», a-t-il dit.

Ce dernier tremblement de terre a été ressenti jusqu’à New Delhi, à 1.000 km de là, et au Tibet dans la Chine voisine où une personne a trouvé la mort.

Secours plus compliqués

Deux importants immeubles endommagés par le séisme du 25 avril se sont effondrés mardi dans la capitale mais ce sont les districts de Dolakha et Sindhupalchowk, les plus touchés par le premier séisme, qui ont à nouveau payé un lourd tribut.

«De nombreuses maisons se sont effondrées à Dolakha et il y a un risque que le nombre de morts dans ce district augmente», a dit le ministre de l’Intérieur, Bam Dev Gautam.

La Croix-Rouge a indiqué avoir reçu des informations faisant état de nombreuses victimes à Chautara, dans le district de Sindhupalchowk où elle gère un hôpital de campagne.

«Des dizaines de personnes sont soignées pour des blessures et plus d’une dizaine ont subi une intervention chirurgicale», a dit sa porte-parole Nicola Jones.

Des glissements de terrain se seraient produits dans les zones les plus touchées, rendant encore plus difficile l’accès des secours dans les zones de montagne.

Selon l’ONG Save the Children, la région de Gorkha, proche de l’épicentre du séisme du 25 avril, a ainsi connu plusieurs glissements de terre et de nombreuses routes sont coupées.

Regine Kopplow, un humanitaire qui était à Charikot, dans le district de Dolakha au moment du dernier séisme, a vu d’énormes nuages de poussière s’élever au moment où des immeubles se sont effondrés.

«J’ai vu une femme dans l’immeuble en face sauter du troisième étage. Elle a été blessée à une épaule, à la jambe et à une main», a dit Kepplow, qui travaille pour l’ONG Concern Worldwide.

«Les gens sont restés dehors, les secousses ont continué. Certains pleuraient, d’autres s’étreignaient, assis par terre».

Retour sous la tente

A Katmandou, nombre de ceux qui avaient regagné leur maison après des semaines passées à dormir dehors ont à nouveau quitté leur logement pour passer la nuit sous une tente ou des bâches.

«Il nous faut faire face avec patience et courage», a déclaré le Premier ministre Sushil Koirala après une réunion d’urgence du gouvernement mardi.

Selon les scientifiques, le séisme de mardi s’inscrit dans une réaction en chaîne déclenchée par la secousse du 25 avril dans le district de Lamjung, à l’ouest de Katmandou.

«Les grands séismes sont souvent suivis par d’autres tremblements de terre, parfois aussi forts que le premier» explique Carmen Solana, volcanologue à l’Université britannique de Portsmouth. «Le premier séisme inflige un stress supplémentaire aux failles et les déstabilise», a-t-elle détaillé au Centre des sciences des médias (SMC).

AFP