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Pour le LSAP, le référendum est l’opportunité pour les Luxembourgeois de se réinventer


«Plus de démocratie pour le Luxembourg!» C'est la devise du parti socialiste pour la campagne du référendum. (Photo : Hervé Montaigu)

Le Parti socialiste a présenté mardi devant la presse sa campagne pour le référendum du 7 juin.

En toute bienveillance. C’est ainsi que se veut la campagne référendaire du LSAP, présentée mardi au siège du parti, à Gasperich. La résolution avec laquelle les affiches officielles clament : «Plus de démocratie pour le Luxembourg!», et qui est la devise revendicative grâce à laquelle le parti compte mobiliser le oui, repose en grande partie sur une stratégie de séduction des Luxembourgeois. Séduction qui passe par l’attention qu’on leur porte, délicate et rassurante, qui se retrouve aussi bien dans la manière dont on les informe (les dépliants explicatifs s’appelant «aide à l’argumentation») que dans le ton, honnête et sobre, avec lequel on s’adresse à eux.

Les Luxembourgeois : «Un peuple ouvert»

En cela, le LSAP se distingue de l’approche patriarcale et populiste d’un CSV, par exemple, tout en restant un parti bourgeois. Mais il a le mérite, et il n’est pas des moindres, d’insuffler la confiance aux Luxembourgeois qui, longtemps affublés du titre de «grands européens», risquent à présent de se découvrir des réflexes nationalistes. «Il s’agit de montrer que les Luxembourgeois ne souffrent pas de négativisme, qu’ils sont en revanche un peuple ouvert», estime Yves Cruchten, secrétaire général, pour qui les questions au référendum (droit de vote à 16 ans, droit de vote des étrangers aux législatives et limitation des mandats ministériels) sont «des questions honnêtes et honorables». Autrement dit, elles représentent tout ce que l’opinion publique luxembourgeoise n’est pas (honnête et honorable) lorsqu’il s’agit de reconnaître les réalités qui donnent à ce pays toute sa plasticité.

«Un nouvel élan» pour la Constitution

La malhonnêteté ayant probablement entraîné le déshonneur, de même qu’un sentiment de honte inavouable. L’intelligence de la campagne socialiste consiste à transformer les champs du oui en un terrain noble où se sentir digne redeviendrait possible. «Participer. Vivre ensemble. Renouveler : c’est par ce mantra qu’il entend soigner la blessure narcissique luxembourgeoise. Cela ne nous rapproche pas de la vérité, mais fera au moins de nous d’honorables menteurs.

Tout le reste n’est que travail de persuasion et, en l’occurrence, le LSAP est fort. Vote des étrangers? La clause de résidence est de 10 ans, alors que pour les naturalisés elle de 7 ans, donne à penser Taina Bofferding. Quant au vote à 16 ans et l’immaturité des électeurs, «aucun autre corps électoral» ne se la voit reprocher comme les jeunes, rappelle la députée. La limitation des mandats ministériels? Elle ne concerne pas la Chambre des députés. Donc : trois fois oui.

Enfin, Alex Bodry, président de la commission des Institutions, et jouissant en cette qualité d’une légitimité indéniable, explique en large et en travers le déroulement du référendum, dont il attend «un nouvel élan en vue de la réforme constitutionnelle».

Frédéric Braun