Alors que le projet d’acquisition d’Ilva par ArcelorMittal pourrait impliquer la cession de plusieurs sites européens dont celui de Dudelange, le ministre de l’Économie, Étienne Schneider, a pris position sur ce dossier vendredi. Il dit désapprouver une telle éventualité.
Le géant de l’acier a en effet annoncé vendredi avoir proposé à la Commission européenne des cessions d’activités en Europe, y compris au Luxembourg, pour lever les inquiétudes liées aux effets sur la concurrence de son projet d’acquisition du groupe italien Ilva. Une proposition qui « ne constitue pas une offre d’achat ou d’échange », tempère le groupe.
Il n’empêche que la nouvelle n’a pas manqué d’inquiéter le gouvernement. « Je désapprouve une éventuelle cession du site d’ArcelorMittal Dudelange à un repreneur inconnu afin de répondre aux préoccupations de la Commission européenne sur la base du règlement de l’UE sur les concentrations », explique Étienne Schneider dans un communiqué. Et de prévenir : « J’interviendrai à la fois auprès de la direction d’ArcelorMittal et auprès de la Commission à Bruxelles pour que le site à Dudelange reste la propriété du groupe. »
La Commission « agit à l’encontre » des intérêts européens
Le ministre de l’Économie estime en outre qu’ « en obligeant ArcelorMittal à céder des sites de production en Europe, la Commission agit à l’encontre des intérêts de la politique industrielle européenne en entravant la création d’un véritable champion sidérurgique européen capable d’être compétitif sur le marché mondial ». Les propositions de cession faites vendredi par ArcelorMittal visent à obtenir le feu vert de la Commission. Elles sont soumises à l’examen et à l’approbation de la Commission ainsi qu’aux procédures de consultation des personnels. La Commission a fixé au 23 mai la date butoir pour rendre sa décision. ArcelorMittal a précisé que toutes ces cessions sont conditionnées à la réalisation de l’acquisition d’Ilva.
Toutefois, ce projet d’acquisition « et ses répercussions encore inconnues pour le Luxembourg, confirment la nécessité d’une politique de redéploiement industriel permanent », note Étienne Schneider. Ceci afin de « garder un secteur industriel fort, compétitif et diversifié, capable de sécuriser les postes de travail existants ».