La législation encadrant les heures d’ouverture dans le commerce est inadaptée, selon l’OGBL. Le système de dérogations, sur lequel les syndicats n’ont aucune prise, est pointé du doigt.
L’OGBL revendique une révision de la loi qui encadre les heures d’ouverture dans le commerce, car il la juge «très mauvaise». Certes, le nouveau secrétaire central du syndicat Commerce de l’OGBL, Christophe Rewenig, reconnaît avoir récemment rencontré le ministre de l’Économie, Étienne Schneider, et sa secrétaire d’État, Francine Closener, mais il n’a pas souhaité s’épancher sur le contenu de cette entrevue. Cependant, à propos d’un autre responsable politique, Nicolas Schmit, le successeur d’André Sowa, qui a fait valoir ses droits à la retraite, se dit «un peu étonné que le ministre du Travail n’ait toujours pas pris position sur ce dossier».
Ce dossier, c’est le système de dérogation, qui permet d’étendre les heures d’ouverture des commerces et notamment d’ouvrir durant toute la journée du dimanche. Et l’OGBL est très remonté à son propos. «Les demandes de dérogation adressées au ministère de l’Économie sont quasiment systématiquement accordées, sans que les syndicats aient été consultés, en amont, et sans qu’il n’y ait de contreparties dans le sens d’une harmonisation adéquate des vies professionnelle et privée des salariés. Pire, elles ne sont quasiment jamais motivées, alors qu’elles devraient l’être.»
« Une question d’ordre sociétal »
La conclusion qu’en tire Christophe Rewenig, c’est que «le système de dérogations doit disparaître». L’OGBL est d’avis qu’il faut passer des accords interprofessionnels ou sectoriels ou bien trouver un terrain d’entente sur la base des conventions collectives de travail, par branche. «Il faut garder à l’esprit que les heures d’ouverture étendues constituent des heures de travail et exiger que des compensations en faveur des salariés soient négociées», estime le nouveau secrétaire central du syndicat Commerce de l’OGBL.
Parmi les exemples de compensations cités, Christophe Rewenig évoque l’octroi de jours de congé supplémentaires voire le raccourcissement des journées prestées, «pour aboutir à des semaines à 35 heures». Au niveau des accords interprofessionnels que le syndicat prône, divers exemples sont également été avancés, tels qu’ «un accord entre tous les grands centres commerciaux du pays» ou encore «un accord spécifique pour la branche des commerces dédiés à la vente de meubles».
De manière générale, toutes ces réflexions entrent dans le cadre de la volonté d’harmonisation adéquate entre vie professionnelle et vie privée des salariés. «Les répercussions négatives sur la vie privée posent une question d’ordre général et sociétal, à savoir : veut-on une société qui fonctionnerait à deux vitesses ?», s’interroge Christophe Rewenig.
Claude Damiani