Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Trois étudiants de l’École de commerce de Luxembourg travaillent sur une application pour faciliter la communication des enfants autistes.
Alessio Weber, Tina Leurs et Gianluca Marinelli, la vingtaine, veulent remplacer les pictogrammes physiques dont se servent les enfants autistes pour communiquer, par une version digitale.
«Dans le cadre de notre cursus universitaire, nous devions créer une entreprise avec un business plan. Gianluca, dont une proche a deux frères autistes, a eu l’idée de créer cette application. Le projet, à la base fictif, est devenu un rêve que nous voulons réaliser», explique Alessio Weber.
Les personnes souffrant du trouble du spectre de l’autisme (TSA) présentent en effet des particularités au niveau de la communication. Les enfants utilisent souvent de petits dessins pour signifier leurs besoins (manger, aller aux toilettes, s’habiller…) et ont également besoin de repères visuels afin de suivre l’organisation de leur journée.
Les enfants autistes utilisent souvent des pictogrammes pour communiquer au mieux (Photo : AFP).
«Pour le moment, il n’existe pas d’application de ce type au Luxembourg. Les enfants autistes ne communiquent qu’avec des pictogrammes papier, ce qui n’est pas toujours pratique : ils doivent transporter leur cahier avec les pictogrammes ou aller les chercher dans un gros classeur. Or, nous avons mené une étude auprès d’une trentaine de personnes et il s’avère que ces enfants utilisent déjà entre deux et trois heures par jour une tablette.»
De 500 à 600 pictogrammes
L’application, entièrement personnalisable, sera téléchargeable sur Apple et Androïd, moyennant un abonnement d’une vingtaine d’euros maximum par mois (le prix exact reste à définir). «Nous proposerons également une offre combinée avec une tablette, laquelle coûtera entre 50 et 70 euros», ajoute Alessio Weber.
L’application sera disponible dans un premier temps en français, en anglais et en allemand et proposera de multiples options : panoplie de 500 à 600 pictogrammes, possibilité de télécharger des photos, de faire des phrases, d’enregistrer sa voix, d’écrire sous le pictogramme…
Deux interfaces sont prévues : une pour les parents, qui gèreront la bibliothèque de pictogrammes et l’emploi du temps de leur enfant, et une pour l’enfant, épurée pour ne pas l’encombrer et le gêner.
Alessio, Tina et Gianluca envisagent aussi d’ajouter plus tard une autre fonctionnalité : le référencement des spécialistes, médecins et autres instituts dédiés à l’autisme.
Tatiana Salvan.
Campagne de financement participatif
Pour développer ce projet, dont le lancement est prévu pour janvier 2019, les étudiants ont démarré une campagne de financement participatif . Une cinquantaine de personnes a déjà fait un don et laissé des commentaires très enthousiastes. «Il y a une réelle attente vis-à-vis de cette application. Nous avons déjà récolté 2 500 euros. Mais nous cherchons encore des sponsors, car nous avons besoin de 40 000 euros pour développer l’application et commander les 500 tablettes de départ qui seront proposées dans l’offre combinée.»
En attendant, le projet a réussi à amener le trio en finale du concours Young Enterprise Project, organisé par l’ASBL Jonk Entrepreneuren Luxembourg, qui se tiendra le 3 mai au siège de la BIL. Les vainqueurs auront l’opportunité de participer à un concours international.
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