Notre confrère Rob Roemen (mort en 2012), ancien rédacteur en chef du Lëtzebuerger Journal, est l’auteur d’un volumineux manuel d’histoire (530 p.) paru en novembre 1995, Aus Liebe zur Freiheit. 150 Jahre Liberalismus in Luxemburg. Von liberalen Akzenten und liberalen Akteuren (ISBN 2-9599893-0-9). Avec une grande sagesse et ses grandes connaissances, l’auteur passe en revue l’évolution du mouvement radical libéral, qui a donné lieu dans l’après-guerre au DP (Parti démocratique), tel qu’il se présente aujourd’hui.
Il y a 100 ans, dans les premières décennies du XXe siècle, les radicaux-libéraux se définissaient davantage par opposition à la droite cléricale-catholique politique. Plusieurs d’entre eux étaient très proches du mouvement syndical (les cheminots Joseph Junck, Aloyse Kayser…).
Dans de nombreuses communes du Bassin minier, et même au niveau national, les radicaux-libéraux s’associaient aux (futurs) socialistes, au point de ne pas afficher les lignes de démarcation («le bloc de gauche»). Pas étonnant que ces libéraux proches des mouvements sociaux, chefs d’entreprise, francophiles, politiciens et hommes de lettres (Nik. Welter, C. M. Spoo, Batty Weber) aient été proches des mouvements sociaux de leur époque, jusqu’à s’associer au mouvement républicain qui proclama, les 9 et 10 janvier 1919, sous la présidence de l’ingénieur et entrepreneur Émile Servais, sur la place d’Armes, une République luxembourgeoise.
Jean Rhein