Le journal français Libération a publié lundi 9 avril un portrait élogieux de Xavier Bettel. Selon un ministre luxembourgeois, dont le nom n’est pas cité, le Premier ministre va miser gros sur l’international et sa relation avec Emmanuel Macron pour tenter de gagner les législatives du 15 octobre.
« Moderne, sain, tiré à quatre épingles » : le portait de dernière page consacré lundi 8 avril par le quotidien français Libération à Xavier Bettel ne ménage ni les adjectifs, ni les formules pour présenter le Premier ministre luxembourgeois sous son jour le plus favorable. L’on y apprend aussi qu’à l’opposé de ses deux prédécesseurs Jacques Santer et Jean-Claude Juncker, l’actuel chef du gouvernement « ne boit pas ». Ou encore qu’« il ne fume pas » au contraire d’un Jean-Claude Juncker que le journal qualifie de « zone fumeur ambulante ».
Xavier Bettel « est accro aux réseaux sociaux alors que Jean-Claude Juncker ne sait toujours pas utiliser un ordinateur», souligne encore le quotidien français qui par le passé a pourtant souvent encensé le président de la Commission européenne, avec lequel il semble désormais en délicatesse.
Malgré toutes ces qualités, « les sondages pour les législatives d’octobre ne sont pas très bons pour sa coalition», constate Libération qui impute ce résultat à l’échec du référendum sur le droit de vote des étrangers, en juin 2015. À ce stade, tous les sondages donnent un net avantage au CSV et à sa tête de liste Claude Wiseler.
« Il ne travaille pas beaucoup »
Pour redorer son blason, Xavier Bettel compte sur sa proximité avec le président français, Emmanuel Macron, affirme le journal qui rappelle les relations personnelles qu’entretiennent les deux hommes mais aussi la bonne entente entre la première dame française, Brigitte Macron, et l’époux du Premier ministre luxembourgeois, Gauthier Destenay.
Si en réponse aux questions de Libération Xavier Bettel revendique davantage de proximité avec les libéraux néerlandais, l’un de ses ministres explique la stratégie du Premier ministre pour tenter de conserver son poste après le 15 octobre : « Bettel, en cultivant ses liens avec Macron ou avec Theresa May, essaye de se construire une stature internationale avant les élections d’octobre prochain. » Le quotidien français ne cite pas le nom du ministre à l’origine de cette analyse, mais ajoute : «Le meilleur moyen de rebondir quand on est en difficulté sur la scène intérieure, c’est l’international. »
Seule aspérité dans ce portait tout en douceur du Premier ministre, cette déclaration anonyme : « Bettel manque d’épaisseur, ce n’est pas un homme de dossier, il ne travaille pas beaucoup. (…) Pour compenser, il mise beaucoup sur son entregent, son côté sympa, léger. » Libération n’identifie pas l’auteur de cette commentaire assassin mais précise qu’il s’agit d’un «responsable de sa majorité».
De quoi, pour Xavier Bettel, méditer la fameuse citation attribuée à Voltaire : «Gardez moi de mes amis, mes ennemis je m’en charge.»
Le Quotidien