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Les ossements sont bien ceux de Tanja Gräff, l’enquête est relancée


Les ossements découverts lundi matin au niveau des falaises de grès rouge, près du quartier de Pallien, sont bien ceux de Tanja Gräff, disparue en juin 2007. Les enquêteurs sont formels.

Presque huit ans après sa disparition mystérieuse, aux petites heures du 7 juin 2007, la dépouille de Tanja Gräff a été découverte par hasard, lundi matin, par des ouvriers chargés de travaux de déboisement, non loin du campus de la Haute école de Trèves. La thèse d’un homicide va-t-elle se confirmer? Ou bien s’agit-il d’un malheureux accident? Le parquet et les enquêteurs souhaitent attendre les résultats des analyses du médecin légiste avant de se prononcer.

Le cadre était peut-être un brin trop idyllique pour la confirmation d’une triste nouvelle. Le parquet de Trèves et la police avaient organisé, mardi, en tout début d’après-midi, une conférence de presse dans la salle des fêtes du Palais situé derrière la Basilique pour officialiser la mort de Tanja Gräff, étudiante de 21 ans disparue en juin 2007 après une fête sur le campus de la Haute école de Trèves.

Le crâne retrouvé à 1 km du campus

Le procureur général Peter Fritzen s’est chargé de livrer les précisions sur les circonstances qui ont permis de retrouver lundi matin, la dépouille, après huit ans de vaines recherches, à Trèves, dans les alentours de la ville romaine mais aussi dans la Grande Région, y compris au Luxembourg. « C’est sur le coup de 9  h qu’un ouvrier, chargé de travaux de déboisements, a découvert un crâne , indique le procureur de Trèves. Directement appelés sur les lieux, les enquêteurs et spécialistes de la police ont découvert, sur une zone concentrée, le reste du squelette ainsi que des effets personnels tels qu’une montre, des bijoux, une carte d’étudiant, des vêtements et une paire de chaussures. Il s’est rapidement avéré qu’il s’agissait de la dépouille de Tanja Gräff », a-t-il poursuivi.

Malgré les importantes et vastes opérations de recherches menées depuis juin 2007, les ossements de Tanja Gräff ont donc finalement été retrouvés par hasard et qui plus est à un petit kilomètre à peine du campus de la Haute école, où elle avait été aperçue pour la dernière fois après une fête étudiante.

Le lieu exact se trouve sur la rive gauche de la Moselle, au pied d’une falaise et juste derrière une résidence comptant une cinquantaine d’appartements. Cette zone naturelle, qui porte le nom de «falaises rouges», a été ciblée dès le début des opérations de recherche. Le bois très dense à cet endroit aurait cependant empêché de retrouver la dépouille plus tôt (lire également en page 3) .

Sous le feu des critiques depuis plusieurs années déjà, l’enquêteur en chef Christian Soulier s’est défendu, mardi, d’avoir commis une erreur. « Les pentes de ces falaises sont très raides et difficilement accessibles. On a cependant mené des recherches avec des grimpeurs spécialisés et également employé un hélicoptère équipé d’une caméra thermique », s’est justifié l’enquêteur.

La zone précise où la dépouille de Tanja Gräff a été découverte n’était pas accessible avant les travaux de déboisement lancés il y a quelques jours pour sécuriser le terrain privé, juste à côté de la résidence. « Sans éléments concrets, il nous était impossible de lancer ce genre de travaux. En 2011, on a profité d’autres travaux de ce type, réalisés un peu plus loin, pour chercher de nouvelles traces, en vain », explique Christian Soulier.

«Encore un très long chemin»

Après la disparition de Tanja Gräff, de nombreuses opérations de recherche ont été menées. « En été 2007, la chaleur rendait les images de la caméra thermique peu fiables. On a donc fait des vols nocturnes et enchaîné pendant les mois d’hiver. Sur cette zone précise, il était impossible de découvrir quoi que ce soit », a conclu l’enquêteur.

Tout cela ne fait cependant qu’épaissir le mystère qui entoure la tragique mort de Tanja Gräff. Si la piste d’un homicide reste privilégiée par le parquet, la thèse de l’accident n’est plus à exclure. « Le corps a fait une chute d’une soixantaine de mètres. Est-ce que Tanja Gräff était déjà morte avant la chute, a-t-elle été poussée ou a-t-elle simplement chuté? Il est beaucoup trop tôt pour le dire et il faudra attendre les résultats des analyses du médecin légiste », annonce Peter Fritzen. Il en va de même pour d’éventuelles traces ADN sur les vêtements de la victime ou l’analyse de son téléphone portable.

Seule certitude  : la dépouille est bien celle de Tanja Gräff. La radiologie dentaire est venue le confirmer. « Avoir retrouvé la dépouille est un pas important, mais le chemin est encore très long avant de pouvoir élucider la mort de Tanja Gräff », conclut le procureur général.

À Trèves, David Marques

Le site avait déjà été fouillé, mais les équipes de recherche étaient passés à quelques mètres du corps sans le voir. (photo Harald Tittel)

Le site avait déjà été fouillé, mais les équipes de recherche étaient passés à quelques mètres du corps sans le voir. (photo Harald Tittel)

Les restes de la jeune étudiante ont été retrouvés derrière cet immeuble, en contrebas d'une falaise de grès, à Trèves. (photo Harald Tittel)

Les restes de la jeune étudiante ont été retrouvés derrière cet immeuble, en contrebas d’une falaise de grès, à Trèves. (photo Harald Tittel)

C'est derrière l'immeuble situé au premier plan (en contrebas) que les ossements et les affaires personnelles de Tanja Gräff ont été découverts lundi, sur une pente raide jugée jusqu'ici peu accessible. (photo Harald Tittel)

C’est derrière l’immeuble situé au premier plan (en contrebas) que les ossements et les affaires personnelles de Tanja Gräff ont été découverts lundi, sur une pente raide jugée jusqu’ici peu accessible. (photo Harald Tittel)

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