Le moteur de recherche français Qwant, qui ne conserve pas les données de ses utilisateurs, a vu son activité bondir de « de 10 à 20% » par jour lorsque l’affaire Facebook Cambridge Analytica a éclaté, a indiqué lundi son PDG Eric Léandri.
Facebook est englué depuis la mi-mars dans une crise sans précédent, après la fuite des données personnelles de quelque 87 millions de membres vers la firme Cambridge Analytica, qui a participé à la campagne de Donald Trump. L’affaire a contribué à accélérer la prise de conscience de l’ampleur des données qu’accumulent les plateformes numériques sur les vies des internautes, et des conséquences pour les internautes, en terme de ciblage notamment.
Qwant, passé de 50 à 160 employés ces six derniers mois, dispose de ses propres algorithmes de recherche sur le web pour répondre aux requêtes des internautes. Il n’archive pas les données de navigation de ses utilisateurs et fournit des réponses qui ne sont pas liées à l’historique de navigation, à la différence de Google, le champion incontesté des moteurs de recherche, qui fournit des réponses qui peuvent être influencées par cet historique ou par les rapports qu’il entretient avec tel ou tel site internet.
Qwant est « neutre et global », a affirmé Eric Léandri. Qwant fonctionne en 25 langues est notamment utilisé en France où il revendique une part de marché de 4%, en Allemagne (1,8% revendiqués), et en Italie (1,2% revendiqués). Depuis le pic de la crise, la fréquentation de Qwant a retrouvé une pente de croissance plus normale, a indiqué Eric Léandri. Qwant, rémunéré en fonction du trafic qu’il apporte aux sites internet, a réalisé un chiffre d’affaires « d’un peu moins de 5 millions d’euros » en 2017, et vise « entre 10 et 20 millions d’euros » en 2018. Il espère dépasser les 50 millions en 2019, selon Eric Léandri.
Le Quotidien/AFP