Il aime avoir la tête dans les étoiles. Étienne Schneider aura marqué la législature en cours par son ambitieux projet visant à partir à la conquête de l’espace. Le «space mining» est sur toutes les lèvres. Pour un Grand-Duché qui peine à se débarrasser de son statut de paradis fiscal, ce projet scientifique et commercial vaut cependant son pesant d’or.
En ne considérant que son bilan de ministre de l’Économie, on a tendance à oublier que le chef de file du LSAP arbore encore plusieurs autres casquettes ministérielles lourdes à porter. Étienne Schneider est ainsi en charge de la Sécurité intérieure et de la Défense. En dépit du fait de pouvoir compter sur le soutien d’une secrétaire d’État – en l’occurrence Francine Closener – on peut se demander aujourd’hui si la majorité sortante a fait le bon choix d’attribuer trois ministères d’une telle envergure à un seul membre du gouvernement.
À six mois des législatives, la très attendue réforme de la police est certes sur le point d’être votée, mais le fossé qui ne cesse de se creuser entre la direction générale et les policiers devrait inquiéter plus amplement le ministre, qui estime que cela est uniquement lié à la «nervosité» en amont de cette réforme phare.
Dans les rangs de l’armée, le torchon brûle également. Si les chefs d’état-major se sont succédé, cela n’est pas le cas des soldats volontaires. L’armée manque de bras, alertent les syndicats. Étienne Schneider préfère, lui, mettre en avant son satellite militaire et l’achat de nouveaux hélicoptères. Ce matériel offre certes du prestige, mais il ne peut cacher les problèmes existants au Herrenberg.
Désigné comme tête de liste de son parti pour les législatives, Étienne Schneider vient d’hériter d’un quatrième «ministère». Il aura en effet la lourde tâche d’anéantir la note salée que risque d’encaisser le LSAP, ayant osé lâcher le CSV de Jean-Claude Juncker.
Tout cela n’augure rien de bon pour les dossiers politiques plus terre à terre du quadruple ministre. L’atterrissage risque d’être très dur. Mais il n’est pas trop tard pour amortir cette chute, qui serait digne d’un certain Icare…
David Marques.