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Réfugiés : Jean Asselborn répond aux critiques des ONG


Pour Jean Asselborn, l'allongement de la durée de rétention des familles de 72 heures à 7 jours était «incontournable» pour améliorer l'organisation «des retours forcés». (photo Fabrizio Pizzolante)

Jeudi, le Collectif réfugiés Luxembourg (LFR) partageait ses préoccupations sur l’accueil des réfugiés. Il plaidait notamment pour un assouplissement de la procédure d’accès au marché du travail pour les demandeurs de protection internationale (DPI).

Dans sa prise de position, exprimé jeudi, le Collectif réfugiés Luxembourg (LFR) a vivement critiqué  toute mesure de rétention des demandeurs de protection internationale (DPI) déboutés, surtout quand il s’agit d’enfants, et revendiquait que les alternatives moins coercitives annoncées dans le programme de coalition soient enfin mises en place. Vendredi, le ministre de l’Immigration et de l’Asile, Jean Asselborn, a répondu à ces critiques.

Rétention de familles. La durée de rétention maximale pour familles avec enfants a été augmentée de 72 heures à 7 jours. Une modification qu’il juge «incontournable en vue d’une amélioration nécessaire de l’organisation et du déroulement des retours forcés», évoquant de nombreux exemples où la limitation à 72 heures a rendu difficile l’exécution de retours forcés. «Il est fréquent que des membres de familles se soient cachés lorsque la police des étrangers essaye de les amener au Findel en vue de leur éloignement. La police a besoin de plus de temps pour retrouver toutes les personnes à éloigner et ceci surtout quand il est question d’un vol retour par charter.»

Il signale aussi «qu’en pratique, la durée de rétention pour familles avec enfants est largement inférieure au maximum prévu de sept jours. Il n’est donc pas question de parler d’abus et les autorités font un maximum pour limiter cette durée de rétention.» Et de citer des chiffres : «En 2017, sur 514 retours, 154 personnes ont été éloignées par la force et 360 sont parties de manière volontaire.»

Structure d’hébergement d’urgence Kirchberg (SHUK). La SHUK héberge des demandeurs de protection internationale et constitue une alternative à un placement au Centre de rétention. «Si la SHUK est, de prime abord, moins accueillante qu’un foyer ordinaire, il ne peut pas être question de parler d’une situation précaire. Soulignons qu’un encadrement psychosocial est garanti avec quatre agents spécifiquement recrutés à cette fin. Alors que la capacité d’accueil maximale d’une tente est effectivement de 12 personnes, les personnes sont réparties sur les 18 tentes qui sont disponibles!», plaide le ministre.

Délais de transfert. Le ministre rappelle que l’introduction d’un recours devant le tribunal administratif ne revêt pas un caractère suspensif en matière de transfert Dublin. «Un délai de 15 jours à partir de la notification de la décision de transfert est systématiquement respecté avant de procéder à un transfert Dublin. En parallèle, chaque personne concernée peut déposer une requête de référé devant les juridictions administratives. Dès le dépôt de cette requête, le transfert est systématiquement suspendu en attendant l’ordonnance de référé.»

Le Quotidien