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La France veut construire des satellites pour SES


La délégation luxembourgeoise était à Toulouse, mercredi (Photo : Alain Rischard).

Porté par le développement de son fleuron spatial SES, le Grand-Duché a renforcé mercredi sa collaboration avec plusieurs grands acteurs du secteur en France, dont le prestigieux Centre national des études spatiales (CNES) de Toulouse.

Place du Capitole, dans la «Ville rose». Le couple grand-ducal pénètre dans la mairie et sa somptueuse salle des Illustres, richement décorée de statues de marbre et de tableaux retraçant l’histoire de la ville. Le maire, Jean-Luc Moudenc, n’est pas peu fier que sa ville figure, après Paris, à l’agenda luxembourgeois en ce troisième et dernier jour de visite d’État. Évidemment, la délégation économique luxembourgeoise n’est pas venue uniquement pour admirer le patrimoine de la Ville rose.

Son regard était surtout tourné vers les étoiles de cette capitale de l’industrie aérospatiale. «Nous avons de nombreux intérêts économiques communs. Le Luxembourg est un acteur trop peu reconnu dans le domaine spatial, au regard de sa flotte de satellites de SES (NDLR : Société européenne des satellites)» flatte le maire.
La journée avait justement commencé par une visite au Centre national des études spatiales (CNES), un des leaders mondiaux du secteur, dont les chercheurs ont notamment participé à la mission d’exploration sur Mars du célèbre Rover Curiosity.

L’occasion pour Jean-Pierre Diris, chef de projet systèmes de télécommunications gouvernementales, de rappeler que certains satellites de SES sont vieillissants… et vont donc devoir être renouvelés. «SES a lancé un appel d’offres et nos constructeurs français y répondent. Le résultat de cet appel est attendu fin 2018, avec lancement de satellite prévu en 2023.» SES serait aussi intéressé par un service de ravitaillement en vol des satellites, destiné à prolonger la vie de ces coûteux mais indispensables engins spatiaux…

«Acheter de la quincaillerie chez vous»
La journée s’est poursuivie par la visite de la chaîne de montage de l’Airbus 380, le plus gros avion de ligne au monde. Le vice-Premier ministre, Étienne Schneider, et le vice-président en charge de la stratégie d’Airbus, Patrick de Castelbajac, ont signé à cette occasion un accord-cadre renforçant la collaboration entre le Luxembourg et le constructeur.

Portant sur un budget d’une vingtaine de millions d’euros par pays, il concerne des partenariats dans des secteurs comme la cybersécurité, les technologies spatiales ou encore les drones et hélicoptères, et il «s’accorde avec les lignes directrices de la défense luxembourgeoise à l’horizon 2025 et au-delà» a déclaré Etienne Schneider… Avant d’en rire : «Il y a trois ans, le Luxembourg a décidé d’augmenter son budget de la défense de 50 %. Restait à trouver comment dépenser cet argent. Une solution a été de venir acheter de la quincaillerie chez vous!» Espérons que les ingénieurs d’Airbus ont le sens de l’humour!

De notre envoyé spécial à Paris, Romain Van Dyck