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Une procession bénie par le soleil


Le Grand-Duc, son épouse et deux de leurs fils accompagnés de leurs épouses et enfants ont salué la foule, hier, au balcon du Palais grand-ducale. (Photo : Jean-Claude Ernst)

Les deux semaines de l’octave se sont achevées, hier, dans une ambiance de fête et de recueillement avec un programme ancré dans la tradition.

Cette fête majeure de l’Église catholique de Luxembourg ponctue le calendrier de façon immuable depuis 1666. C’est sous un grand soleil que les pèlerins ont suivi la procession solennelle où Marie, Notre-Dame de Luxembourg, est portée à travers les rues de la ville, après la grand-messe du matin. Les autres visiteurs ont profité du Märtchen, qui a donné à Luxembourg un air d’été.

L’octave est une fête qui a deux aspects bien différents, l’un est religieux, l’autre est commercial, il s’agit du marché. Sur le plan religieux, la tradition est réglée comme du papier à musique avec un programme pour le moins chargé, hier, lors de la dernière journée. Si les messes ont commencé dès 6 h le matin, c’est à 10 h 15 que la cathédrale de Luxembourg s’est remplie pour une messe solennelle de clôture, ainsi qu’une messe en langue française à 12 h. Des membres du clergé de France, Belgique, Allemagne et République tchèque et des représentants de l’Église orthodoxe et de l’Église anglicane étaient présents.

Mais c’est à partir de 15 h que les choses sérieuses ont commencé, puisque c’était l’heure du début de la procession solennelle dans les rues de la capitale. Le centre-ville est bouclé : les trottoirs ont été vidés de leurs voitures, les parkings souterrains situés sur le parcours sont bouclés jusqu’à 18 h. Rien ne doit troubler les rouages de la procession qui s’étire sur quelques centaines de mètres.

Les participants à la procession se sont préparés entre l’entrée de la cathédrale et la place Clairefontaine. Les fanfares accordent leurs instruments, les pompiers ou encore les communiants se mettent en rang, les associations hissent leurs drapeaux. Une quarantaine de groupes s’apprêtent à défiler à travers le centre-ville de Luxembourg, en passant par la rue Philippe-II, la rue Beaumont, la Grand-Rue et la rue du Marché-aux-herbes. On y découvre toute la diversité de la population du Grand-Duché. Outre les différentes fédérations, c’est aussi l’occasion pour les différentes nationalités représentées au Luxembourg d’arborer leurs couleurs : si leurs origines sont différentes, ils témoignent d’une même foi.

La famille grand-ducale a participé aux manifestations de clôture de l'octave avec notamment la messe à la cathédrale. (Photo : Jean-Claude Ernst)

La famille grand-ducale a participé aux manifestations de clôture de l’octave avec notamment la messe à la cathédrale. (Photo : Jean-Claude Ernst)

Le long du cortège, les fidèles se mêlent aux badauds. Ceux qui sont là pour célébrer leur foi, par tradition, ou encore ceux qui découvrent pour la première fois les festivités de l’octave. Il est vrai que le cortège est impressionnant. Il clôture un temps fort pour des milliers de pèlerins qui ont fait le déplacement jusque Luxembourg pour l’octave.

Même si la participation est en baisse, l’octave reste un temps fort et incontournable du pays. Si les personnes croisées à la sortie de la cathédrale sont plutôt âgées, l’effet «pape François» a permis de redonner un second souffle à ce type de fête. Il suffit de prononcer son nom pour que le visage des fidèles s’illumine.

Et puis, l’octave est aussi un moment familial, où les générations se retrouvent pour la transmission de valeurs et d’une tradition qui pour eux a du sens. Pour ceux qui découvraient pour la première fois cette tradition, c’était la surprise, hier. Ces curieux venus pour mieux comprendre de quoi il en retournait ne sont pas repartis déçus.

Audrey Somnard

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