Dans plusieurs de ses ouvrages, l’auteur luxo-américain au nom italien Fausto Gardini évoque les traumatismes initiaux luxembourgeois du début du XXe siècle, en particulier la Première Guerre mondiale, la perte du statut de la neutralité perpétuelle, la question de la République.
Ce sont les questions que l’auteur évoque notamment dans Storms Over Luxembourg (ISBN 978-1-4751402-55). La Première Guerre mondiale révèle certaines caractéristiques d’un traumatisme national non résolu.
Voilà par exemple le Premier ministre Émile Reuter qui fait appel à la France, afin que ses forces de l’ordre arraisonnent la populace qui manifestait devant la Chambre des députés les 9 et 10 janvier 1919 et qui s’est constituée en Conseils des ouvriers, paysans et des soldats. Le général français donne l’ordre de tirer dans la foule (qui vient d’entonner La Marseillaise après la proclamation de la République). Le Parti de la Droite introduit le suffrage universel (en particulier le droit de vote des femmes) et consent à organiser un référendum à propos de la future union économique et la forme de l’État (monarchie ou république [à cette dernière question, seules les communes d’Esch-sur-Alzette et de Rumelange répondront positivement]).
Encore de nos jours, la maison grand-ducale essaye par tous les moyens de réhabiliter le rôle de la Grande-Duchesse Marie Adélaïde alors que le Escher Tageblatt avait titré sur sa une du 5 décembre 1918 «Der Verrat der Großherzogin von Luxemburg». Finalement, plusieurs dirigeants syndicaux faisaient partie du Comité de salut public.
Jean Rhein