Atomium de Bruxelles: 60 ans d’un rêve futuriste

Situé sur le plateau du Heysel à Bruxelles, l’Atomium fut l’attraction phare d’Expo 58, l’Exposition universelle organisée à Bruxelles en 1958. Ce monument unique au monde fête cette année ses 60 ans, anniversaire marqué par de multiples rendez-vous festifs et culturels dont le coup d’envoi est donné le 23 mars.

À l’origine, l’Atomium devait être rasé au bout de six mois, c’est-à-dire à l’issue d’Expo 58, première exposition universelle organisée après la Seconde Guerre mondiale. Mais la destruction de cette œuvre à la fois architecturale et artistique a été repoussée d’année en année, jusqu’à être finalement abandonnée compte tenu de son succès. Aujourd’hui, l’Atomium est, avec le Manneken Pis et la Grand-Place, l’un des symboles de Bruxelles avec qui il fête cette année ses noces de diamant.

Culminant à 102 mètres et d’un poids total de 2 400 tonnes, l’Atomium est composé d’une charpente d’acier et de neuf sphères de 18 mètres de diamètre de 250 tonnes chacune. L’ensemble représente un cristal de fer agrandi 165 milliards de fois. Sa conception est due à l’ingénieur André Waterkeyn, tandis que les sphères, dont six se visitent, furent aménagées par les architectes André et Jean Polak.

42 millions de visiteurs

Il y a 60 ans, l’Atomium symbolisait la foi dans la science comme vecteur de paix et promesse de vie meilleure pour l’humanité à un moment où les tensions de la guerre froide laissaient temporairement place à la coexistence pacifique entre les deux blocs. Il fut l’élément phare et emblématique de l’Exposition universelle dont le slogan était «Bilan d’un monde, pour un monde plus humain». L’exposition, inaugurée le 17 avril 1958 par le roi Baudouin, avait vu le passage de quelque 42 millions de visiteurs.

«L’histoire de l’Atomium est avant tout celle de l’amour qu’ont les belges pour un édifice hors du commun et symbolique d’un état d’esprit qui marie avec humour l’audace esthétique et la maîtrise technique. Insolite et inoubliable par son aspect, l’Atomium possède une qualité rare : celle de donner à tous de la bonne humeur et des rêves émerveillés», avait déclaré en 2008 Dianne Hennebert, qui dirigea le monument pendant sept ans et fut à l’origine de sa rénovation. Négligé pendant 30 ans, il présentait de graves dégradations et sa réhabilitation, entre 2004 et 2006, a permis de lui redonner son éclat, la couverture originelle en aluminium ayant été remplacée par une nouvelle, plus résistante, en acier inoxydable.

Une BD, de la bière et une montre

C’est donc avec ces nouveaux atours que Bruxelles et la Belgique fêteront à partir du 23 mars ses 60 ans, anniversaire marqué par de nombreux rendez-vous tout au long de 2018. L’Atomium célèbre ainsi l’Expo 58 au travers de trois nouvelles expositions regroupées sous le titre commun de «Galaxy 58». Ces expositions («People of 58», «Podium 58» et «Graphic 58») se tiendront à l’Atomium ainsi qu’à l’ADAM – Brussels Design Museum et ouvriront leurs portes le 23 mars jusqu’à la fin de l’année.

Les festivités débutent les 23, 24 et 25 mars avec un grand week-end qui marquera cet anniversaire (concert de musique classique le samedi soir et fête pour les enfants le dimanche après-midi). Diverses animations et évènements seront déclinés tout au long de l’année. Des brocantes au printemps et en automne, des feux d’artifice durant l’été, un festival de rock années fifties, une semaine entièrement dédiée aux couples célébrant leurs noces de diamant et d’autres animations sont prévues. Sans oublier les Schtroumpfs qui fêtent également leur 60e anniversaire et qui seront présents entre l’Atomium et l’ADAM – Brussels Design Museum dès l’été. Un concert exceptionnel de l’Orchestre royal de chambre de Wallonie, qui a aussi 60 ans cette année, clôturera la manifestation à l’automne.

Des produits spécialement conçus pour l’occasion seront également présentés, comme une bande dessinée, Sourire 58, signée Patrick Weber et Baudouin Deville, deux fans des fifties et de l’Expo 58. Il y aura également une bière proposée par la brasserie de Flobecq, la Flo58, ainsi qu’une édition très limitée d’une montre signée MeisterSinger.

Le Quotidien