Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Si la pelouse du Fola le permet, l’attaquant de Hostert Achraf Drif (25 ans) affrontera vendredi l’équipe où il a été annoncé pratiquement durant tout le dernier mercato hivernal…
Cela risque d’être un rendez-vous un peu spécial pour vous, non ?
Achraf Drif : Peut-être… J’aurais aimé rejoindre le Fola cet hiver. C’était mon choix. Mais cela ne s’est pas fait. Les deux clubs n’ont pas trouvé d’accord. Après, la vie continue. Aujourd’hui, je porte toujours le maillot de Hostert. Et si on joue ce vendredi, je porterai haut mes couleurs et jouerai à fond pour mon club.
C’est le genre de situation qui augmente encore votre motivation ?
Pour moi, un match reste un match. Je suis toujours motivé de la même façon. Quand je monte sur la pelouse, c’est pour gagner.
Vous n’êtes pas trop déçu d’avoir dû rester ? Selon certains bruits, vous pouviez obtenir un contrat beaucoup plus rémunérateur au Fola que celui qui vous lie actuellement à Hostert…
La petite déception, je l’ai eue quand j’ai vu que la date limite pour les transferts était passée et que la transaction n’avait pas abouti. Depuis, j’ai eu le temps de penser à autre chose. Bouder jusqu’en fin de saison n’est pas, à mon sens, la solution. Et puis, ce n’est pas trop dans ma mentalité. Je suis quelqu’un qui aime le foot, le jeu. C’est là-dessus que je me concentre. Pour le reste, j’ai un agent.
Vous vous êtes fixé des objectifs personnels pour cette deuxième partie de saison ?
Pas particulièrement, non. Je suis quelqu’un qui donne son maximum chaque week-end. Évidemment, j’aime marquer et donner des passes décisives, mais je ne suis pas du genre à ne rester concentré que sur mes statistiques. J’ai un regard plus collectif.
Collectivement alors, vu l’actuel quatrième place (à égalité de points avec le troisième, le Fola), on rêve de l’Europe à Hostert ?
Notre objectif premier cette saison, c’était le maintien. On compte 11 points d’avance sur le barragiste, Rosport, mais il reste encore 13 rencontres de championnat. Cela fait beaucoup de matches à jouer… Après, pour répondre à votre question, on verra comment on enchaîne les prochaines rencontres. On risque de jouer 4 ou 5 matches en mars. Il sera encore temps de penser à tout ça si on réussit à bien passer ce mois. On n’a pas besoin de se mettre trop de pression inutile sur les épaules.
Pas mal de choses ont changé cet hiver en attaque à Hostert avec le départ de Laurent Pomponi et l’arrivée de Ridwane Bouchibti…
Avec la perte de Laurent, le club a dû recruter. Ridwane possède un profil intéressant. Il est plus pivot que jeu en profondeur comme l’était Laurent. Il apporte donc un autre style. On ne possédait pas un « Ridwane » avant. Avec les matches amicaux qu’on a disputés, il a eu le temps de s’adapter. On ne peut pas encore dire que les automatismes sont à 100% présents, mais cela commence à se mettre en place. On l’a vu avec les deux buts inscrits par Ridwane à Rosport. Il les mérite. C’est un gros bosseur.
Comment jugez-vous votre saison ? On a le sentiment que votre passage au Luxembourg va vous permettre d’ouvrir de nouvelles perspectives…
Oui et non. Je suis venu au Luxembourg pour découvrir un autre championnat, un autre pays. Voir si en réussissant ici, d’autres possibilités ne s’ouvriraient pas à moi. Et cela semble être le cas. Mais c’est le genre de chose auxquelles je ne pourrai penser qu’en fin de saison. On verra bien ce qu’il en sera dans quelques mois. Occuper cette quatrième place pour un promu comme nous, c’est incroyable. Personne ne pensait cela possible en début de campagne. Nous les premiers. On possède un groupe de qualité avec des garçons comme Mura, Battaglia, Peeters et son expérience… Après, beaucoup n’avaient jamais évolué à un niveau comme celui de la BGL Ligue. Mais comme on y joue plus au football qu’en Promotion d’honneur, cela nous convient mieux.
Et l’an prochain, on vous retrouvera sous le maillot de Hostert ou du Fola ?
On verra l’été prochain… Je suis en fin de contrat, mais il n’est pas encore temps de songer à tout ça. Le mercato est encore loin. Très loin.
Vous avez eu d’autres offres que le Fola cet hiver ?
(Silence) Oui. Au Luxembourg et à l’étranger. Certains pour évoquer le mercato hivernal, d’autres pour déjà parler de l’été prochain.
Donc, on pourrait vous voir encore « plus haut » que dans un club comme le Fola ?
Si je réalise une bonne deuxième partie de saison, peut-être… Si je peux encore davantage progresser en jouant à un niveau encore supérieur, on ne s’en privera pas.
Entretien avec Julien Carette
