Accueil | A la Une | L’ASBL Amiavy sauve les chiens cobayes

L’ASBL Amiavy sauve les chiens cobayes


Amiavy cherche souvent des familles d'accueil pour prendre en charge des chiens de laboratoire. Le 10 mars, l'ASBL devra trouver un foyer pour au moins six chiens de la race beagle. (photo: le Quotidien)

L’association Amiavy s’est donné pour mission de récupérer et de réhabiliter des chiens qui ont servi de cobayes dans des laboratoires européens. Six chiens de la race beagle seront à adopter à partir du 10 mars.

L’histoire de l’ASBL Amiavy débute en 2009. La présidente de l’association, Lucia Pereira, revient pour Le Quotidien sur cette aventure qui est partie de rien, si ce n’est de son amour pour les animaux en général et pour les chiens de la race beagle en particulier.

Les débuts de l’association Amiavy

«J’ai toujours éprouvé de l’empathie pour les animaux. En 2009, alors que l’association n’est pas encore créée, nous avons lancé, avec des amis, un appel aux dons pour les animaux dans le besoin. Ensuite je suis partie en Espagne avec ces amis durant une semaine.

Nous avons fait le déplacement avec deux camionnettes remplies des dons récoltés au Luxembourg. Sur place, nous avons visité des refuges d’animaux où nous avons remis ces dons», relate Lucia Pereira.

La suite va s’enchaîner relativement vite. «Les gens ont commencé à nous faire parvenir des dons en argent. De là nous avons pris la décision de créer une association», poursuit Lucia Pereira. La motivation qui l’anime depuis toutes ces années? «Elle est naturelle quand on voit tous ces animaux maltraités ou abandonnés», confie-t-elle.

Une vidéo marquante sur les beagles de laboratoire

Grande amatrice de la race de chiens beagle, Lucia Pereira est alors confrontée, un jour, à une vidéo qui décrit le sort réservé à certains chiens issus de cette race. Cette vidéo sera une sorte de déclic pour elle : «On y expliquait que beaucoup de chiens de laboratoires appartenaient à cette race, même si d’autres races de chiens et, évidemment, bien d’autres animaux étaient également utilisés pour réaliser des tests dans le cadre de la recherche. Je dois dire que j’ai été marquée par cette vidéo!»

Prise de contact avec une association française

De fil en aiguille, Lucia Pereira se documente et contacte alors l’association française Graal pour «Groupement de réflexion et d’action pour l’animal», une association qui s’engage depuis près de 20 ans en faveur de la cause animale et qui s’occupe de la réhabilitation d’animaux issus de laboratoires.

«Je les ai contactés et leur ai demandé s’il était possible d’accueillir l’un de leurs beagles issu de laboratoire, dont personne ne veut, afin que je m’en occupe et en vue d’avoir une première expérience de ce genre», explique la présidente d’Amiavy qui est ensuite allée chercher le chien dans un laboratoire parisien.

«C’était une petite chienne qui s’appelait Lily, mais qui est décédée depuis», relate Lucia Pereira. Convaincue de sa volonté d’aider ces chiens, à la suite de cette première expérience, elle se dit : «Pourquoi ne pas continuer à aider ces chiens?», et tout s’enclenche.

Première mise en relation avec un laboratoire parisien

L’ASBL Amiavy commence, dans un premier temps, à approcher un laboratoire parisien qui «fournit» – sur la base d’un contrat de cession – des chiens à l’association française Graal, par l’intermédiaire de celle-ci.

«Aujourd’hui, je le contacte régulièrement moi-même, mais aussi d’autres laboratoires, et leur demande s’ils ont des chiens qu’ils peuvent libérer, afin de les placer ensuite en famille d’accueil. Les laboratoires sollicités me font alors parvenir une liste de chiens qui ne sont plus utilisés pour leurs tests et qui peuvent, donc, être libérés», souligne Lucia Pereira.

Cela dit, si les chiens sont «acheminés» et «centralisés» dans ce laboratoire de Paris et qu’Amiavy vient les récupérer (gratuitement) toujours à cette même adresse parisienne, les chiens proviennent de divers laboratoires situés dans toute la France et même en Italie.

Le premier chien, issu d’un centre d’élevage spécialisé

Il faut savoir que plusieurs centres d’élevage spécifiques existent en Europe. D’ailleurs, le premier chien que l’association a recueilli provenait d’une entreprise spécialisée dans l’élevage de chiens destinés à être livrés aux laboratoires, qui est située dans la région de Milan.

L’euthanasie pour les chiens les plus malades

L’association précise que les chiens qu’elle «récupère», à partir des listes envoyées par les laboratoires donc, sont des chiens qui sont encore «aptes» à vivre une seconde vie au sein d’une famille.

En effet, les chiens qui subissent les tests les plus «lourds» et qui s’en retrouvent très malades, ne sortent pas des laboratoires et sont euthanasiés.

Quant à ceux qui sont libérés, leur état de santé psychique et physique est variable, estime l’association : «Certains chiens se développent très vite, tandis que pour d’autres, cela prend plus de temps. Il est compréhensible que certains d’entre eux soient peureux, sensibles au bruit et au stress, puisqu’ils n’ont jamais connu de vie de famille auparavant».

Quelles races de chiens sont-elles placées?

Si l’association ne prend en charge que des chiens, c’est pour la simple et bonne raison que «l’association est trop petite pour prétendre placer d’autres animaux», précise la présidente d’Amiavy. Avec trois personnes «fixes» – dont la présidente Lucia Pereira et la vice-présidente Adela Fuentes – et une dizaine de bénévoles, l’association ne peut, en effet, prendre en charge d’autres animaux. Ceci dit, Amiavy place essentiellement des chiens de race beagle dans les familles, même si elle a déjà eu à placer des labradors ou encore des golden retrievers. Pour ce qui est de l’association française Graal, Lucia Pereira indique que cette dernière recueille également d’autres animaux de laboratoire, à savoir, entre autres, des singes, des lapins, des chats et même des chevaux.

Pourquoi les beagles sont-ils prisés par les laboratoires?

«Parce que les chiens de race beagle sont de taille moyenne, assez robustes, ont le poil court et parce que ce sont des chiens dociles et pas du tout rancuniers», indique Lucia Pereira.
Combien de chiens Amiavy a-t-elle déjà placés?
«Entre 350 et 400 chiens ont été placés dans des familles d’accueil», indique Lucia Pereira, avant de préciser comment l’association procède pour trouver de nouveaux maîtres : «Nous plaçons régulièrement des petites annonces dans la presse, mais également sur notre compte Facebook.»

Qui peut adopter un chien de laboratoire?

À l’instar des adoptions faites auprès des asiles pour animaux du pays, l’association se renseigne méticuleusement sur les personnes qui se montrent intéressées par une adoption. «Nous effectuons bien évidemment des « contrôles ».

Ainsi, nous nous rendons chez les gens avant que le chien n’arrive afin de nous assurer que la personne aura le temps de s’occuper d’un chien. Il faut également qu’un futur propriétaire soit de nature calme et qu’il se montre patient.

Il doit pouvoir laisser l’animal s’adapter à son nouvel environnement. De plus, il faut, bien entendu, que le futur propriétaire soit disposé à donner beaucoup d’amour à son animal. À ces conditions uniquement, les chiens de laboratoire deviennent très sociables!», selon Lucia Pereira.

Concrètement, sur la base des informations recueillies, l’association sélectionne les familles les plus à même de pouvoir adopter un chien de laboratoire. Certains critères jouent un rôle important dans ce processus comme, par exemple, le fait qu’une famille dispose d’un jardin clôturé, ou qu’elle ait déjà adopté un chien, afin que le «nouveau venu» ne se sente pas trop seul.

Quant à la décision finale, elle appartient entièrement à l’association : «Nous choisissons quel chien ira dans quelle famille et non l’inverse», souligne Lucia Pereira.

  • Les missions de l’ASBL Amiavy

Afin que le public comprenne bien les objectifs d’Amiavy, sa présidente, Lucia Pereira, a tenu à rappeler ses missions. Il s’agit pour l’association d’aider les animaux abandonnés ou maltraités par des familles qui n’en veulent plus au Luxembourg.

Tout sera fait alors pour leur éviter l’asile ou un refuge. Il en va de même pour les animaux qui se trouvent dans des refuges dans d’autres pays : Amiavy leur cherche un nouveau foyer ou une famille d’accueil.

Par ailleurs, l’ASBL entend aider à la réhabilitation des animaux de laboratoire, en leur trouvant une famille qui veuille les accueillir. Elle soutient aussi un refuge à l’étranger. Ce refuge est surchargé d’animaux qui ont été maltraités et abandonnés par leurs maîtres pour de multiples raisons.

Le but de l’association est de les aider en recueillant des dons matériels et financiers. Les aides financières servent souvent à procéder à des stérilisations, à payer des frais vétérinaires et la nourriture. L’ASBL vise en outre à sensibiliser le public à la cause animale en faisant des présentations dans les écoles et lycées. Enfin, Amiavy organise des événements en faveur des animaux afin de récolter des fonds pour pouvoir continuer à les aider. Tél. : 691 260 326. www.amiavy.com

Claude Damiani