L’Allemagne doit cesser de donner des leçons budgétaires aux autres pays européens, assure le futur ministre des Finances dans une interview publiée samedi.
Le social-démocrate Olaf Scholz (SPD), qui devrait être le prochain occupant au ministère des finances dans le gouvernement d’Angela Merkel, estime que l’Allemagne « ne doit pas dicter aux autres États européens comment ils devraient se développer », dans un entretien accordé au magazine d’information Der Spiegel.
« Des erreurs ont certainement été commises dans le passé », ajoute-t-il, une allusion claire à la position très rigoriste adoptée par le conservateur Wolfgang Schäuble, gardien de l’orthodoxie budgétaire dans son pays et en Europe.
Wolfgang Schaüble est resté pour de nombreux pays européens comme celui qui tenta d’exclure la Grèce de la zone euro au pire de la crise de la dette.
Le ministère des Finances étaient depuis huit ans la chasse gardée du parti chrétien-démocrate (CDU) d’Angela Merkel, qui a dû abandonner ce portefeuille-clé aux sociaux-démocrates pour arracher un accord de coalition et rester au pouvoir.
Moins de rigueur, plus de solidité
Une décision qui a fait fortement grincer les dents au sein du parti de la chancelière allemande, où l’on craint de voir un ministre des Finances aux mains du SPD lâcher la bride sur le contrôle de la dette.
Olaf Scholz assure toutefois que son parti va rester attaché à l’équilibre budgétaire de l’État fédéral. « Les sociaux-démocrates veulent des finances solides », a déclaré celui qui est à ce jour le maire de Hambourg.
L’accord de coalition prévoit une manne de 46 milliards d’euros pour des investissements dans l’économie et le social, mais l’Allemagne pourrait être encouragée à dépenser plus compte tenu de sa santé économique et sous la pression de ses partenaires européens.
Le budget global de l’État fédéral va représenter quelque 1 400 milliards d’euros de dépenses au cours des quatre prochaines années, rappelle Olaf Scholz. La marge de manœuvre pour dépenser plus « va dépendre d’une croissance supplémentaire et des recettes fiscales qui en découlent », a-t-il dit.
L’accord de coalition obtenu mercredi à l’arraché dernier stipule que les partis partenaires au gouvernement s’entendent sur « l’objectif d’un budget équilibré sans nouvelle dette et en conformité avec les exigences de la Constitution ».
Le Quotidien/AFP