Le géant français du nucléaire Areva, en difficulté, a annoncé jeudi qu’il allait supprimer 5 à 6 000 emplois dans le monde, dont 3 à 4 000 en France, dans le cadre d’un plan de réduction des frais de personnels.
« En France, aucun licenciement n’est envisagé et les sites de production seront préservés », a affirmé le ministre français de l’Economie Emmanuel Macron, qui s’est entretenu dans la matinée avec les dirigeants du spécialiste du nucléaire. Le ministère avait indiqué plus tôt que le gouvernement attendait « un dialogue social exemplaire » de la part de la direction d’Areva.
Le chiffre exact des postes supprimés dépendra de l’issue des négociations avec les syndicats du groupe qui vise au final une réduction de ses frais de personnel « de l’ordre de 15% en France et de 18% au total au niveau mondial ».
Areva, détenue à près de 87% par des capitaux publics, emploie actuellement 45 000 personnes dans le monde, dont environ 30 000 en France. L’effort sera supporté principalement par les fonctions « support, corporate et siège », c’est à dire les postes administratifs et autres fonctions centrales, afin de préserver les compétences du groupe dans les activités nucléaires, a-t-il ajouté.
Perte nette de 5 milliards d’euros l’an dernier
Les coûts en personnels du spécialiste du nucléaire atteignent aujourd’hui 3,5 milliards à 4 milliards d’euros, un niveau que le géant du nucléaire estime ne plus être soutenable par rapport aux 8 milliards de chiffre d’affaires du groupe, a souligné le dirigeant.
Areva a accusé une perte nette de près de 5 milliards d’euros l’an dernier. Il a annoncé début mars un plan d’économies de 1 milliard d’euros d’ici 2017. Outre le volet social, il reposera également sur l’amélioration de la politique d’achats et de la productivité.
Le directeur général d’Areva, Philippe Knoche a répété à plusieurs reprises que le groupe ferait tout pour que, s’il devait y avoir des départs, ils se fassent sur la base du volontariat.
Areva avait déjà prévu de tailler dans ses effectifs en Allemagne, avec 1 500 postes supprimés d’ici 2017. Il a aussi engagé un plan de départs de « quelques centaines » de personnes aux États-Unis et licencié 170 salariés au Niger sur sa mine d’uranium d’Imouraren (Nord), dont le chantier est suspendu depuis août.
AFP