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Cyril Serredszum limogé du Fola : « On a tous été surpris »


Pour l'instant, "il faut nous laisser le temps de digérer", estime Julien Klein. (illustration Julien Garroy)

Au lendemain de la première séance dirigée par le nouveau coach Thomas Klasen, nous sommes allés demander au capitaine du Fola, Julien Klein, comment cette énorme révolution avait été vécue par le vestiaire.

Surpris, pour ne pas dire choqué. Le vestiaire a pris acte de la décision de son comité, niant avoir été consulté sur le sujet redisant son soutien à Cyril Serredszum mais reconnaissant aussi que quelque chose n’allait pas.

Comment le groupe a-t-il appris cette décision du comité ?

Julien Klein : Par moi. J’ai reçu un message du président dimanche après-midi, qu’il m’a demandé de relayer. Et je l’ai relayé. Juste en disant que le président voulait nous faire passer cette communication et en copiant son message. Beaucoup m’ont demandé qui était censé être le nouveau coach. Moi-même, je l’avais demandé à Mauro Mariani, mais il m’avait dit qu’on nous mettrait au courant en temps et en heure. Mais on a tous été surpris.

Vous ne le sentiez pas venir du tout ?

Même si on sentait effectivement que quelque chose n’allait pas au sein du groupe, qu’on baissait tous la tête dès qu’on prenait un but, on avait bien redressé la barre en fin d’année. Et on travaillait bien ensemble à l’entraînement. Après, c’est vrai que les résultats des matches amicaux étaient quand même catastrophiques. On a perdu 2-0 contre Virton, 4-1 contre Elversberg, on a fait 3-3 contre Strassen après avoir mené 3-0 et on a tout juste gagné 3-2 contre Amnéville… Les dirigeants ont peut-être senti quelque chose que nous on ne sentait pas et que le manque d’investissement de certains les dérangeait…

Ne vous l’ont-ils pas dit lors de la réunion joueurs-comité qui avait eu lieu quelques jours plus tôt ?

Non, ça n’avait pas du tout été un des sujets. On avait tous une bonne relation avec Cyril Serredszum et il était soutenu par les vestiaires, et c’est bien pour ça que cela nous a tous surpris. Lors de cette réunion, on nous a juste dit qu’il y avait un manque d’envie. On ne pensait pas, alors, que le comité estimait qu’il fallait un tel électrochoc pour enrayer ça.

Avez-vous eu Cyril Serredszum au téléphone après cette annonce ?

Dimanche après-midi. Quand j’ai su. Forcément, c’est plus dur à avaler pour lui au vu des derniers résultats, fin 2017.

Mais l’argumentaire du club vous parle-t-il ?

Oui, bien sûr. S’ils ont un projet, c’est aussi logique de ne pas vouloir attendre qu’il soit trop tard pour aller chercher la troisième place. Autant le mettre en œuvre maintenant. Pour autant, on ne se mentait pas : ça se passait bien ! Mais oui, d’accord, ça peut être un bien pour toute l’équipe d’avoir une personne nouvelle en face.

Confier l’équipe à un inconnu de 34 ans, vous ne trouvez pas ça audacieux comme choix ?

Oui, plutôt. Ils ont voulu prendre un petit risque. Mais ils ont l’air d’avoir une totale confiance en lui, donc nous aussi, on va avoir confiance en lui. Pour les Français, il y a juste la nouveauté de la barrière de la langue mais on va s’y faire.

Certains, les « Allemands », le connaissent…

Jakob (Dallevedove) le connaît, oui. J’ai vu qu’Enis (Saïti) et Peter (Chrappan) lui parlaient aussi. Mais ça n’est pas parce qu’on a joué deux ou trois fois contre quelqu’un qu’on le connaît, lui et ses méthodes de travail.

Cela peut-il être gênant, d’ailleurs, que Thomas Klasen n’ait que deux semaines devant lui pour faire accepter ses méthodes et ses idées ?

Bon, c’est vrai que si on a été très surpris de ce choix, c’était précisément parce que cela survenait CE week-end, à deux semaines de la reprise. Cela interpelle. Pourquoi pas avant? On se l’ai tous dit dans le vestiaire. Peut-être que des choses n’ont vraiment pas plu, ces dernières semaines à l’entraînement. Mais après, concernant le coach, ce n’est pas l’âge qui compte. C’est que lui-même va devoir s’adapter vite. Aux joueurs du groupe et à la Division nationale. Mais je pense que cela va bien se passer. En tout cas, on l’accepte.

C’est un changement d’ère, comme l’a indiqué Mauro Mariani, votre président ?

Quand Jeff (Strasser) est parti, Cyril, qui avait bossé tant de saisons avec lui, a repris les mêmes méthodes, la même routine. Ce qui ne veut pas dire qu’on ressentait cette routine comme quelque chose de néfaste. On avait toujours envie. Mais on ne nous a pas demandé notre avis.

Comment était cette première séance de l’ère Thomas Klasen ?

Plutôt sympa. Mais il faut nous laisser le temps de digérer.

Entretien avec Julien Mollereau