Marius, Thierry et Miloud dévalisaient la soute pendant que Mehdi faisait le guet sur le tarmac. Le petit manège de quatre bagagistes de l’aéroport d’Orly a duré deux ans : ils ont été condamnés jeudi de 6 à 9 mois de prison ferme.
Bijoux Chanel, sacs à main Louis Vuitton et Marc Jacobs, montres de luxe, i-Pad, smartphones, consoles de jeu, appareils photo numériques, caméscopes, etc.: rien ne passait entre les mailles de leur filet. Certains ont avoué avoir commencé à voler dès 2007, même s’ils ont été jugés par le tribunal correctionnel de Créteil (Val-de-Marne) pour des faits commis entre 2009 et mars 2011.
Condamnés pour abus de confiance et recel d’abus de confiance, les quatre prévenus, anciens salariés d’Alyzia, un sous-traitant chargé du traitement des bagages, ont également écopé de 3 000 euros d’amende chacun et ne pourront plus travailler dans un aéroport avant trois ans. Treize autres personnes, en majorité bagagistes, ont été condamnées jusqu’à un an de prison avec sursis et 3 000 euros d’amende pour abus de confiance et recel de ce délit.
Pour Marius, le chef du groupe et le plus lourdement condamné, c’était un travail parallèle à temps plein : 400 bagages fouillés par mois, pour un montant total avoisinant les 50 000 euros. Le système mis en place était bien ficelé. Les soutes des avions sont l’un des rares endroits vierges de toute vidéosurveillance, où les bagagistes pouvaient agir en toute impunité, munis de couteaux et tournevis retrouvés dans leurs casiers par les enquêteurs.
Il est impossible de chiffrer le butin dérobé, tous les vols n’ayant pas été recensés, ni même parfois signalés. Mais selon Corsair et Norwegian Air Shuttle, deux compagnies parties civiles au côté de Vueling, le préjudice pour l’indemnisation des voyageurs à la suite de vols s’élevait pour chacune à plus de 100 000 euros en 2010.
AFP