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Le Barça met le Bayern K.-O.


Guardiola l'avait dit mardi : dans sa forme actuelle, l'Argentin est «impossible à arrêter» (photo AFP).

Deux coups de patte éblouissants de Lionel Messi et un but de Neymar ont terrassé le Bayern Munich (3-0), mercredi soir à Barcelone. Pep Guardiola a raté ses retrouvailles avec le Camp Nou. Son Bayern s’est écroulé en deuxième période.

Il fallait un poids-plume pour triompher de ce combat de titans  : en trois minutes, le petit Argentin a fait trembler de plaisir le Camp Nou sur une frappe puissante au ras du poteau (77 e ) puis un petit lob délicieux (80 e ) devant le gardien Manuel Neuer qui avait jusque-là tout arrêté. Et comme si cela ne suffisait pas, Messi s’est fait passeur pour Neymar, auteur en contre du but du K.-O. (90+4).

Sauf improbable cataclysme, le Barça tient sa première finale de Ligue des champions depuis 2011, année où Guardiola avait remporté sa deuxième C1 sur le banc blaugrana. De là à voir déjà dans ce Barcelone-là un favori pour la finale de Berlin le 6 juin, il n’y a qu’un pas que Messi permet de franchir  : en ce moment, il est le plus impressionnant des attaquants d’Europe, le plus imprévisible aussi.

Neuer longtemps impérial

Le récital de l’Argentin a été à la hauteur de cette rencontre, sans doute la plus enlevée et la plus exaltante depuis le début de la saison de Ligue des champions  : il y a eu des espaces, des occasions, des gestes de folie et la menace permanente de l’écroulement à la moindre rupture, à la moindre erreur.

Entre ces deux colosses si semblables, tous deux rompus aux subtilités du «Guardiolisme», le début de match a été une intense bataille pour la possession de balle. Certaines séquences, d’une intensité à couper le souffle, ont vu les deux équipes se battre comme des chiffonniers autour du ballon.

Et surtout, chacune a pressé au plus haut, parfois même à l’entrée de la surface adverse, comme pour prendre l’adversaire à la gorge. Cela a laissé des boulevards dans le dos des défenses et permis au Barça de multiplier les coups, même s’il s’est longtemps heurté au gardien allemand Manuel Neuer.

Le portier a été impérial  : face-à-face remporté devant Luis Suarez (12 e ), duel gagné contre Dani Alves (39 e ), sortie en libéro devant Neymar (61e )… À vrai dire, le Barça n’a pas non plus été très en réussite, comme sur ce centre rasant de Suarez que Neymar n’a pu pousser au fond (15e ).

Le Camp Nou en transe

Mais dans le même temps, le Bayern n’a pas réussi à convertir ses rares occasions, en particulier ce centre de Thomas Müller pour Robert Lewandowski que le Polonais, nez fracturé et masque de protection, a expédié à côté alors qu’il était seul face au gardien (18e ).

En transe, le Camp Nou en redemandait, au point de siffler lorsque le Bayern faisait traîner les remises en jeu. Mais finalement, Messi a eu raison des Bavarois. Guardiola l’avait dit mardi : dans sa forme actuelle, l’Argentin est «impossible à arrêter». Et le quadruple Ballon d’Or n’a pas fait mentir son ancien mentor.

La Pulga a livré un récital de gestes techniques (double contact, crochets…) et d’accélérations, avant de se venger de ce Neuer qui l’avait privé du titre mondial l’été dernier en finale du Mondial-2014 avec l’Argentine. Et il a pris au passage la tête du classement des buteurs de la C1 (10 buts) cette saison.

C’était son 100e match en compétitions européennes de club et probablement l’un des plus réussis. Il y a eu ce festival dans un petit périmètre (6 e ), ces contres assassins, ces adversaires qui n’arrivaient pas à lui voler le ballon…

Et il y a eu ces deux buts, si précieux, qui vont contraindre le Bayern à se jeter à l’offensive au match retour pour garder une chance de qualification. Après cette folle rencontre, l’espoir est minime pour le Bayern. Et Messi est devenu encore plus grand.