« Allô la Terre » depuis une boîte de nuit? On n’y est pas encore, mais on va s’en approcher début février, lorsque des fêtards vont danser pour la première fois en apesanteur grâce à un avion spécialement aménagé.
L’appareil, un A310 utilisé par les astronautes européens pour s’habituer à l’apesanteur, doit décoller le 7 février de Francfort avec à son bord quelque 20 fêtards de 11 continents, prêts à se trémousser – ou plutôt à flotter- aux rythmes choisis par de célèbres DJs.
La soirée sera courte: l’appareil doit revenir à l’aéroport de Francfort après 90 minutes de vol, dont seulement 25 minutes en apesanteur totale.
Il n’empêche: cela n’avait jamais été fait. En 2013, l’astronaute canadien Chris Hadfield avait bien interprété Space Oddity, la célèbre chanson de David Bowie, à bord de la Station spatiale internationale.
Mais les incursions de la musique dans l’espace restent rares, et c’est la première fois qu’une fête teste les limites de la gravité.
Pour la soirée baptisée « World Club Dome Zero Gravity », les DJs incluront le Néerlandais Armin van Buuren, un grand nom de la musique « trance », et Steve Aoki de Los Angeles, un des plus grands producteurs de musique électronique.
Quelque 55 personnes seront de la partie, y compris l’équipage et deux spécialistes de l’apesanteur, les astronautes français Jean-François Clervoy et espagnol Pedro Duque.
« Je veux avoir essayé au moins une fois » de voyager dans l’espace, a déclaré Armin Van Buuren, tout en reconnaissant ne pas être toujours rassuré en montant dans des avions classiques.
Mais l’idée de voir les danseurs s’emmêler les pattes en apesanteur l’amuse d’avance. « Je pense que ça va vraiment avoir l’air drôle », a-t-il indiqué.
Les conditions ne sont pas celles de l’espace: il y aura notamment de l’oxygène et du son dans l’avion. Les DJs qui voudraient rester stationnaires auront même accès à un espace spécial avec gravité.
Armin Van Buuren n’en est pas moins curieux de voir l’effet de l’apesanteur sur sa musique et son matériel. Réputé pour ses enchaînements-marathon de disques vinyles, il préfère rester prudent et se munir de numérique pour l’occasion.
« C’est un projet scientifique intéressant, disons-le comme ça », a-t-il ajouté.
Les 20 danseurs, qui n’auront rien à payer et se verront même offrir l’acheminement jusqu’à Francfort, ont été sélectionnés après avoir soumis des vidéos sur les réseaux sociaux.
BigCityBeats a obtenu des fonds de l’opérateur de l’aéroport de Francfort – le plus grand d’Europe – et en profite pour faire la promotion de son évènement-vedette, « World Club Dome », une méga-soirée organisée en juin à Francfort.
Le Quotidien/ AFP