Le président américain, dont les attaques contre les médias « malhonnêtes » sont quasi-quotidiennes, a indiqué la semaine dernière qu’il annoncerait prochainement ses « fake news awards ».
Ces « distinctions » seront décernées aux médias « les plus corrompus et les plus biaisés », avait-il lancé sur Twitter. Ses cibles préférées, la chaîne CNN et le New York Times, auront sans doute les « faveurs » de leur plus fervent détracteur.
The Fake News Awards, those going to the most corrupt & biased of the Mainstream Media, will be presented to the losers on Wednesday, January 17th, rather than this coming Monday. The interest in, and importance of, these awards is far greater than anyone could have anticipated!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 7 janvier 2018
Après avoir repoussé une première fois cette annonce, il a promis qu’elle aurait lieu ce mercredi, mais la Maison Blanche est restée très évasive sur ce thème.
Réduire les journalistes « au silence »
« Que Trump en soit conscient ou pas, ses actes sont observés de près par des dirigeants étrangers qui utilisent déjà ses mots comme excuse » pour limiter la liberté de la presse, a réagi John McCain dans une tribune publiée dans le Washington Post. Le sénateur de l’Arizona dénonce en particulier l’attitude « incohérente » voire « hypocrite » de l’administration Trump vis-à-vis de la liberté de la presse.
« Tandis que des responsables condamnent souvent les violences contre des journalistes à l’étranger, Trump continue ses attaques incessantes contre l’intégrité de journalistes et de médias américains », a-t-il déploré. « L’expression ‘fake news’ à laquelle le président américain a donné une légitimité, est utilisée par des autocrates pour réduire au silence des journalistes. »
« La liberté de l’information est cruciale au succès de la démocratie », a-t-il conclu, dans cette tribune à l’adresse du 45e président des États-Unis. « Les journalistes jouent un rôle central dans la promotion et la protection de la démocratie et de nos droits inaliénables. Ils doivent pouvoir faire leur travail librement. »
Le Quotidien/AFP