La Commission européenne présente mardi après-midi sa « stratégie » pour faire la chasse aux plastiques à usage unique, avec pour objectif que tous les emballages de ce type soient recyclables d’ici 2030.
« Le plastique c’est fantastique – mais la façon dont nous le concevons, produisons, et nous débarrassons des produits plastiques ne l’est pas », a résumé sur son compte Twitter le service Environnement de l’exécutif européen.
Cette ambition de contrôler le cycle de vie du plastique du début à la fin est dévoilée au moment même où le pays leader du recyclage, la Chine, vient de fermer ses pertes aux déchets étrangers — 24 catégories de déchets solides, dont certains plastiques. Or l’UE exporte la moitié de ses plastiques collectés et triés, dont 85% vers la Chine.
En 2016, selon des chiffres des Douanes chinoises, le géant asiatique avait pourtant importé pour 7,35 millions de tonnes de déchets plastiques, essentiellement d’Europe, du Japon et des Etats-Unis.
Dans l’UE, les déchets plastiques finissent incinérés pour produire de l’énergie (39%), en décharge (31%), ou recyclés (30%), selon des chiffres du Parlement et de la Commission.
Cette « stratégie » de la Commission, pas encore une proposition concrète de législation, propose de s’attaquer aux problèmes sous différents angles: économique, mesures volontaires, mesures de soutien. La Commission européenne en dévoilera les détails mardi.
« Notre objectif est de rendre l’industrie du plastique circulaire. Nous voulons que tous les emballages plastiques soient recyclables d’ici 2030 », explique-t-elle dans une courte introduction.
L’exécutif européen, qui s’est fait le chantre de « l’économie circulaire », a déjà pris plusieurs mesures pour tenter de faire reculer la domination du plastique. L’une des plus emblématiques au quotidien est la volonté de réduire de façon drastique l’utilisation de sacs à usage unique, de 80% d’ici à 2019 par rapport au début de la décennie.
« L’expérience jusqu’à présent a montré que les mesures introduites par les États membres, que ce soit des frais ou des prélèvements, des objectifs (de réduction) ou des restrictions, se sont révélés très efficaces », assure la Commission.
Le Prince Charles lui-même avait appelé début octobre, à Malte, à des actions « décisives » pour assurer la survie des océans, menacée par la pollution plastique, notamment les microbilles qui se trouvent dans les cosmétiques ou les détergents.
Selon Plastics Europe, l’association des fabricants européens de plastique basée à Bruxelles, l’industrie pèse 340 milliards d’euros (chiffres 2015) dans l’UE, et emploie plus de 1,5 million de personnes.
Le Quotidien/ AFP