Malgré les chaos encore visibles du chantier, les Rotondes s’ouvriront au public les 13 et 14 juin prochains. «Alléluia», s’écrient les représentants de l’espace culturel, après huit années d’attente et d’atermoiements.
Oui, il est trop tentant de parler de bout du tunnel pour ces Rotondes, au vu de leur lointain passé d’ateliers pour locomotives à vapeur, mais c’est un fait : depuis que le Luxembourg imaginait des cerfs bleus partout en 2007, l’idée de revoir à nouveau en vie les deux jumelles est aujourd’hui plus concret que jamais.
Huit années sont en effet passées, durant lesquelles une équipe a dû braver les vents contraires, les galères et le tohu-bohu politique. Normal qu’hier, fière comme jamais et un brin rassurée, elle s’est fendue d’un «alléluia» fédérateur, que même la boue, la valse des engins de chantier et l’avenir en pointillé ne semblent ternir.
Après autant d’attente, le message est clair : contentons-nous de ce que l’on a, ou, dans la version ornithologique de Robert Garcia, directeur du CarréRotondes, «faute de grives, on mange des merles». C’est vrai que les travaux, notamment conséquents sur le parvis, pourraient inquiéter à un mois de l’ouverture, et que cette nouvelle localisation, liant le quartier de Bonnevoie à celui de la gare, risque forcément de générer quelques désagréments auprès du public – «Mais où va-t-on se garer ?», lit-on sur les réseaux sociaux, quand il ne souligne pas la soi-disant dangerosité des rues adjacentes.
Des grognements propres aux changements qui se dissiperont sûrement au vu d’un site unique, aux possibilités énormes. D’où cette nouvelle identité visuelle (deux points superposés) qui ouvre des perspectives, comme ce nouveau qualificatif («explorations culturelles»), qui vise juste quant aux ambitions revendiquées et assumées du CarréRotondes : être un centre d’expertise et d’incubateur d’initiatives nouvelles, aussi bien au niveau de la culture que de l’éducation. En somme, être créatif, novateur et, bien sûr, de son temps.
[…]Grégory Cimatti et Pablo Chimienti
Notre dossier spécial, à lire en intégralité dans Le Quotidien papier de ce mardi.