Il y avait pas mal de représentants du monde politique à la réception de nouvel an de la Chambre des salariés, lundi soir. C’est une tradition à laquelle il est de bon ton de participer, surtout dans une année électorale. Plusieurs sujets ont été abordés, dont celui de la digitalisation.
Jean-Claude Reding, président, a tenu son rôle. Il consiste en cette occasion à faire le bilan de la situation économique et sociale. Pas seulement au Luxembourg mais aussi à l’international, et si ailleurs les populismes gagnent du terrain parce que «les gens ont peur» d’un avenir incertain, le Grand-Duché s’en sort beaucoup mieux.
Ce qui n’est pas une raison pour se reposer sur ses lauriers. Certes, «la productivité et la richesse du pays progressent», comme le souligne Reding, mais la pauvreté aussi, dont le risque d’y sombrer a atteint les 16% de la population, alors qu’il était établi à 12% environ en 2000, comme le rappelle le président.
Il ne peut cependant que souligner les efforts qui ont été accomplis ces dernières années. «Il y a eu des choses positives de faites, c’est évident», dit-il. Il cite alors la fin de la manipulation de l’index, la réforme du congé parental ou encore la réforme fiscale. Néanmoins, concernant cette dernière, il rappelle que les stock-options «doivent être imposées comme les revenus du travail».
L’occasion était offerte au président de rappeler au gouvernement et au Premier ministre en particulier les termes de l’accord signé avec les syndicat en novembre 2014 en ce concerne les montants des prestations familiales qui doivent être adaptés par rapport à l’évolution du salaire médian, entre autres. Mais cela étant dit, Jean-Claude Reding souligne toutes les améliorations réalisées au niveau de la gratuité de la prise en charge, la gratuité des livres scolaires, la gratuité des transports publics pour les étudiants et lycéens, etc.
Bettel répond sur le salaire minimum
En dépit de ces efforts, il juge tout à fait légitime la demande des syndicats d’augmenter le salaire social minimum. Xavier Bettel lui répondra plus tard en reprenant toutes les mesures qu’il avait lui-même citées plus tôt et qui ont été engagées pour lutter contre la pauvreté qui menace certains foyers. D’ailleurs, pendant le discours du président qui cite des chiffres en pagaille, le Premier ministre, aux côtés de la ministre de la Famille, Corinne Cahen, lui demandera des précisions avant de répondre. La ministre pianote sur son smartphone et Xavier Bettel, renseignée, pourra répondre.
Étant donné que Jean-Claude Reding a déjà énoncé tout ce que le gouvernement a entrepris pour lutter contre la pauvreté, Xavier Bettel a fait court. Le président de la CSL suggère de placer une partie du fonds de pension dans l’immobilier, c’est fait. En revanche, encore une fois, certaines dispositions de l’accord de 2014 concernant les pensions ne sont pas encore réalisées, regrette le président de la CSL.
Et puis il y a la digitalisation et les menaces qu’elle fait planer sur les postes de travail. «Heureusement, nous allons avoir les résultats d’une étude dans les prochaines semaines sur l’impact de la digitalisation, menée par la Chambre des salariés, la Chambre de commerce et le ministère du Travail, sur les chances et les risques qu’elle génère», souligne Jean-Claude Reding. «Il y aura encore des discussions ce sujet qui devront être débattues avec les partenaires sociaux et dont le gouvernement devra s’occuper», prévient Jean-Claude Reding.
D’autres sujets sur la table concernent les stages des apprentis transfrontaliers dans un parcours universitaire qui sont payés selon le bon vouloir des entreprises. Des améliorations devront également encore être réalisées au niveau de la formation continue.
Geneviève Montaigu