Les pilotes de TAP Portugal, en grève depuis vendredi, poursuivaient leur mouvement lundi pour réclamer l’application d’accords en vue de la privatisation de la compagnie nationale, dont 30% des vols étaient annulés.
« Nous devrions effectuer, aujourd’hui (lundi) encore, autour de 70% des vols prévus », a déclaré une porte-parole de la TAP. Les pilotes reprochent notamment au gouvernement et à leur direction de violer un accord d’entreprise prévoyant d’attribuer aux pilotes entre 10 et 20% du capital en cas de privatisation et de ne pas avoir restitué des primes d’ancienneté supprimées en 2011.
A l’aéroport du Findel au Grand-Duché de Luxembourg, desservi à hauteur d’une fois à deux fois par jour, la ligne Porto-Luxembourg a été perturbée alors que la ligne faisant la liaison avec Lisbonne reste ouverte.
Selon le Syndicat des pilotes de l’aviation civile (SPAC), « l’adhésion à la grève avoisine les 70-80% des pilotes, mais l’impact sur les vols est plus limité en raison du service minimum et parce que la compagnie avait allégé les plannings avant la grève ». Un tribunal arbitral a imposé un service minimum correspondant à environ 10% des quelque 300 vols quotidiens de la compagnie.
Les effets de la grève sont plus visibles à l’aéroport de Porto (nord), base opérationnelle de Portugalia, filiale de TAP affectée plus fortement par la grève, selon une porte-parole de la compagnie. Dimanche, plus d’un avion sur deux de Portugalia n’a pu décoller en raison du mouvement des pilotes. Selon le quotidien portugais Diario Economico, la grève a déjà privé la compagnie aérienne de 8,4 millions d’euros de recettes.
La TAP, qui ne confirme pas ce chiffre, a rappelé lundi que le mouvement pourrait lui coûter en tout 70 millions d’euros. A la recherche de fonds privés pour renflouer la compagnie, le gouvernement de centre droit a décidé d’en mettre en vente 66% d’ici à fin juin, après l’échec d’une première tentative de privatisation en décembre 2012.
AFP