La police a abattu dimanche deux hommes armés qui avaient ouvert le feu près d’un centre où se tenait un concours de caricatures de Mahomet en présence du populiste néerlandais Geert Wilders au Texas, dans le sud des Etats-Unis.
L’attaque n’a pas été revendiquée dans un premier temps, mais l’hedomadaire satirique français Charlie Hebdo, qui avait publié des caricatures du prophète Mahomet, avait fait l’objet en janvier dernier à Paris d’un attentat meurtrier qui avait fait douze morts.
Deux hommes «se sont approchés en voiture» du Curtis Culwell Center de Garland, dans la grande banlieue de Dallas, alors que s’achevait un concours de caricatures de Mahomet, indique un communiqué de la ville de Garland.
Les deux hommes ont «ouvert le feu» contre un agent de sécurité. Deux policiers ont alors répliqué et ont abattu les assaillants, ajoute le communiqué qui précise que l’agent, blessé à la cheville, a pu quitter l’hôpital après avoir subi un traitement. Selon la police locale, la fusillade n’a duré que quelques secondes.
Le concours de caricatures organisé par l’association «American Freedom Defense Initiative», connue pour ses positions anti-islamistes, était présenté comme un événement pour la «liberté d’expression» auquel avait été invité l’homme politique néerlandais Geert Wilders, célèbre pour ses diatribes anti-islam. L’islam prohibe toute représentation du prophète.
Selon SITE, l’organisation qui s’est spécialisée dans la surveillance des sites jihadistes, un homme se revendiquant du groupe Etat Islamique (EI) a affirmé sur Twitter que l’attaque avait été perpétrée par deux sympathisants de l’organisation jihadiste.
Dans une série de tweets datés du 3 mai, l’homme nommé «Abu Hussain Al Britani», qui est selon SITE le nom du jihadiste britannique de l’EI Junaid Hussain, affirme que «deux de nos frères ont ouvert le feu contre l’exposition artistique du prophète Mahomet au Texas». «Ils pensaient qu’ils étaient à l’abri des soldats de l’Etat islamique au Texas», ajoute-t-il.
Il avait auparavant retweeté ce qui paraît être un message de revendication des assaillants se qualifiant de «moudjahidines».
Des démineurs sur place
Dans un courriel à l’AFP, M. Wilders s’est déclaré «choqué» et a dénoncé une «atteinte aux libertés de tous». Précisant être «en sûreté», il a indiqué qu’il «venait de parler pendant une demi-heure des caricatures, de l’islam et de la liberté d’expression et venait de quitter les locaux». «J’espère que l’officier de sécurité va bien», a-t-il ajouté.
Le leader du Parti pour la liberté (PVV) a ajouté qu’il «espérait que ceci n’est pas lié à la liste d’Al-Qaida sur laquelle je suis comme Charb de Charlie Hebdo, Lars Vilks ou Kurt Westergard».
Il faisait référence au dessinateur français Charb tué dans l’attentat jihadiste contre le magazine Charlie Hebdo. Le Suédois Lars Vilks et le Danois Kurt Westergard ont été menacés de mort après avoir caricaturé Mahomet.
A Garland, la police estime que le véhicule en cause pourrait contenir des explosifs et une équipe de démineurs est sur place.
Les commerces environnants ont été évacués, de même que le centre où se déroulait l’événement.
Le porte-parole de la police de la ville Joe Harn a indiqué lors d’une conférence de presse que la zone ne paraissait plus faire l’objet de menaces mais que des hélicoptères de la police patrouillaient. «Nous travaillons sur la voiture» des assaillants, a-t-il dit.
Quelque 200 personnes participaient à l’événement, selon le porte-parole.
Ce «terrible incident montre à quel point une conférence sur la liberté d’expression est importante», a affirmé l’organisatrice de l’événement, Pamela Geller, dans une interview à Fox.
Le site internet de l’organisation indique avoir voulu «simplement exercer le droit de s’exprimer» en organisant le concours de dessins, doté de 10.000 dollars, auquel 350 personnes ont participé.
M. Wilders a par ailleurs indiqué à l’AFP qu’il «quittait les Etats-Unis demain» (lundi) mais revenait la semaine prochaine pour d’autres engagements. Il était la semaine passée à Washington à l’invitation d’élus républicains au Congrès.
AFP