Malgré un temps des plus défavorables, le public n’a pas boudé la fête culturelle.
Les photographies de Sylvie Tessier ressemblent à des toiles, c’est vers cela qu’elles tendent. Il faut quelques instants pour le réaliser. Elles naissent dans l’abîme des baies vitrées et des vitrines de la ville d’Esch-sur-Alzette, dans la confusions et dans l’entre-deux. Pourquoi cette ville ? Peut-être parce que Sylvie Tessier a compris Esch-sur-Alzette dans sa différence, dans sa noblesse gratuite et sauvage toujours à découvrir.
À la Maison Mousset : le goût du néant
À moins que la Métropole du fer soit tout simplement ce qu’elle connaît le mieux. Les clichés, visibles, hier, à la Maison Mousset, leurs noms qui correspondent à l’adresse du lieu où ils ont été créés, donnent sur quelque chose, mais quoi ? Les lieux ici mélangés, extérieur, intérieur, ne correspondent pas au lieu vers lequel nous sommes transportés. Lequel? Celui d’un vide étrange, patrie indéfinissable, qui naît au carrefour des reflets.
Une averse oblige à rester avant de pouvoir emprunter la navette qui vous conduit à la prochaine adresse. Voici que l’étrange personnage que vous remarquiez en montant à bord, lampe à huile et casquette sale, vous adresse la parole. C’est un mineur, il n’est pas de ce temps et il parle au nom de ceux qui ne sont plus, et réussit, entre deux stations, à vous transporter dans le monde brut et caustique du forage et de la dynamite.
Le Pavillon du centenaire, à cette heure-ci, a des allures de jungle urbaine, avec son parcours loufoque de créations de jeunes qui savent dérouter, comme avec cette planche installée entre deux balustrades et qui mène dans un cul-de-sac celui qui l’emprunte…
Frédéric Braun