Nous y voilà ! L’année 2018 a débuté en fanfare. Ce réveillon aura probablement aussi été le dernier moment de répit pour le camp politique. Cette nouvelle année s’annonce en effet diabolique à bien des égards. On songe notamment au procès sur l’affaire du SREL (aura-t-il vraiment lieu avant le 14 octobre ?), qui va faire ressusciter pas mal des démons ayant mené en juillet 2013 à la chute du CSV et de son Premier ministre perpétuel, Jean-Claude Juncker, lequel, après avoir été déboulonné, a réalisé son rêve européen.
Si l’ancien Premier ministre s’épanouit aujourd’hui à Bruxelles, une large majorité des électeurs ne semblent toujours pas avoir digéré la mise à l’écart du CSV à l’issue des dernières législatives. Tous les sondages publiés depuis la formation de la coalition inédite entre le DP, le LSAP et déi gréng sont défavorables au gouvernement du Premier ministre, Xavier Bettel, et à ses lieutenants Étienne Schneider et Félix Braz. De plus, tout le mal du monde leur incombe, comme on peut le lire régulièrement sur les réseaux sociaux. Croissance aveugle, manque de logements, perte de l’identité nationale en raison de l’arrivée de trop de réfugiés : la liste est longue, mais ces rouspéteurs oublient trop vite que le CSV a gouverné pendant plus de 30 ans et qu’il n’est donc pas blanc comme neige.
Et puis, il faut avouer que jamais personne n’a dit stop. Une croissance moins importante, des traitements dans la fonction publique moins démesurés, un système social moins généreux : tout cela est possible sans que le monde s’arrête de tourner. Or, cela ne constitue pas une option dans ce riche Grand-Duché.
Toutes ces thématiques devraient dominer la campagne en vue des législatives, qui risquent toutefois de se transformer en vote de protestation. Car même si le bilan du CSV comme parti d’opposition reste assez faible, il est peu probable qu’il se prenne les pieds dans le tapis dans la dernière ligne droite. À moins que le bras de fer interne qui semble s’annoncer entre Claude Wiseler et Viviane Reding ne vienne mettre le feu aux poudres.
Le compte à rebours est lancé.
David Marques