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Le choix du roi

Ça y est ! C’est fait. Le bébé royal numéro 2 est né. Eh oui, alors qu’il n’a pas encore deux ans, George de Cambridge a eu une petite sœur ce week-end. Il n’y a pas à dire, William et Kate ont bien travaillé. Et voilà un choix du roi pour le couple princier du Royaume-Uni.

Cette actualité à l’intérêt tout de même assez limité a pourtant fait les gros titres de la quasi-totalité la presse. Un exemple parmi d’autres : samedi soir, sur le site du très sérieux Huffington Post, huit des principales informations avaient un lien avec la naissance de la petite princesse. Les enfants qui ont besoin d’aide à Katmandou et le sauvetage de 217 migrants en Méditerranée ont donc du mal à trouver la place qu’ils méritent. Et les choses n’ont que peu évolué hier.

Un choix éditorial qui n’est pas sans poser un certain nombre de questions. Car oui, certes, on parle là d’une possible future reine d’Angleterre, et la maison de Windsor est sans aucun doute, avant Big Ben, le monstre du Loch Ness ou encore Manchester United, la principale attraction touristique britannique, mais tout de même. Car si le tremblement de terre au Népal peut sembler loin (une semaine déjà), sur place, on continue à compter les morts. Tout comme en Méditerranée ceux parmi les pauvres migrants fuyant la guerre et la misère en Syrie ou ailleurs.

Et puis, nous sommes censés naître tous «égaux en dignité et en droits». Au lieu de s’énerver contre la naissance de la princesse, on devrait, au contraire, se rappeler non seulement que la monarchie héréditaire est un reliquat anachronique, mais, en plus, qu’elle ne respecte pas tout à fait l’esprit de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Un «petit problème» que le Luxembourg devrait prendre en compte un jour ou l’autre; et cela n’a rien à voir avec la sympathie et le respect qu’on peut porter au Grand-Duc ou à sa famille. Alors, plutôt que de continuer à regarder de manière plus ou moins ostentatoire le ventre de Stéphanie, on pourrait enfin se questionner sur le sens d’avoir une famille régnante au XXIe siècle.

Le référendum constitutionnel du 7 juin aurait été une occasion en or. Dommage, l’occasion est ratée.

Pablo Chimienti (pchimienti@lequotidien.lu)