Une pseudo-liste de numéros distribuée dans leur boîte aux lettres a conduit Geneviève et René Billo à être victimes d’une escroquerie. Ces retraités messins ont payé la somme de 1 463 € pour réparer une panne d’électricité !
Ils viennent tout juste de déposer plainte au tribunal de Metz ! Geneviève et René Billo, couple de retraités messins, digèrent mal l’escroquerie dont ils ont été victimes. Et à juste titre… Le 5 décembre dernier, en début d’après-midi, leur logement, situé à Metz-Nord, est privé d’électricité. Geneviève Billo, âgée de 78 ans, tente de joindre UEM. En vain, le serveur téléphonique de la société d’électricité de Metz ne lui permet pas d’obtenir un conseiller.
« Je suis tombée sur un serveur qui m’a demandé de taper le 2 puis le 3. J’étais perdue, explique la victime. J’ai repensé à cette fiche cartonnée que l’on avait reçue quelques jours plus tôt et que j’avais gardée précieusement en pensant que ça pouvait être utile. J’ai appelé le numéro de l’électricien et une personne m’a répondu qu’un dépanneur serait là rapidement. »
« Pour moi, c’était des gars du métier »
Peu après, deux hommes se présentent au domicile des retraités. « Ils ont établi un devis puis une facture de 1 463 €. J’étais surpris de voir qu’UEM n’était pas mentionnée. Ils m’ont répondu qu’ils étaient des sous-traitants. Ils avaient l’air de savoir de quoi ils parlaient. Ils avaient de l’outillage. Pour moi, c’était des gars du métier. Rien ne laissait paraître que c’était des escrocs », estime René.
Et l’octogénaire de poursuivre : « J’ai trouvé ça un peu cher mais bon. Ils avaient même un appareil pour payer par carte bleue. Une fois que j’ai réglé, ils sont partis pendant près de deux heures pour chercher du matériel. À ce moment-là, j’ai cru que je m’étais fait avoir et que je ne les reverrai jamais. En milieu d’après-midi, ils sont revenus et ont déplombé le coffret de l’UEM. Ils ont changé le disjoncteur et ça a refonctionné. »
« Le lendemain, on m’a dit que je m’étais fait avoir »
Ce n’est que quelques jours après que les victimes osent parler de cette affaire à leur entourage.
« Quand je suis allé à l’UEM, le lendemain, on m’a dit que je m’étais fait avoir », se souvient René qui a, depuis, déposé plainte pour escroquerie et fraude à l’encontre de la société qui a émis le devis et la facture.
« Ils ont profité de mon âge pour se faire payer une somme pareille », s’indigne René qui espère obtenir le remboursement des 1 463 €. Sa banque a détruit sa carte bleue pour éviter tout risque de nouvelle escroquerie.
« C’est très bizarre, le paiement est passé immédiatement alors que nos achats ne sont débités qu’en fin de mois ! Le jour même, on a eu conscience de s’être fait avoir mais c’était déjà trop tard. »
Les personnes âgées, qui sont la principale cible de tels agissements, ne vont pas sur les réseaux sociaux
« Depuis cette affaire, il y a eu des communiqués sur Facebook diffusés par certaines mairies», précise Francine, la fille du couple.
«C’est bien mais malheureusement les personnes âgées, qui sont la principale cible de tels agissements, ne vont pas sur les réseaux sociaux. Il faut absolument éviter que ça se renouvelle. C’est honteux d’abuser de simples retraités ! Je suis furieuse de voir que ces personnes n’ont pas hésité à profiter de la crédulité de mes parents qui ont été dépouillés de 1 463 € ! Il faut surveiller les boîtes aux lettres et faire le tour des frigos des personnes âgées pour être sûr qu’elles ne conservent pas ces fiches. Ils sont convaincus que ça émane de leur mairie et ça leur inspire confiance. Si seulement ce qui est arrivé à mes parents pouvait servir de leçon à d’autres personnes âgées ! », ajoute-t-elle, indignée.
• Avant toute intervention, consulter les tarifs qui doivent être communiqués TTC.
• Exiger un devis détaillé et écrit.
• Ne signer aucun devis qui paraît démesuré.
• Si le devis n’est pas fourni avant l’intervention, s’il paraît trop élevé ou s’il n’est pas clair, il est préférable de contacter un autre prestataire.
• N’accepter que les travaux d’urgence.
Quant aux prestations supplémentaires, elles pourront être effectuées plus tard. Et si malgré toutes ces précautions, un particulier se retrouve victime de tels agissements, il faut déposer plainte auprès des services de police ou de gendarmerie.
Tous les éléments dont il dispose (description des faits, copie des devis, factures, publicité…) peuvent aussi être adressés à la Direction départementale de la protection des populations du département où est implantée l’entreprise qui a effectué les travaux.
Mise en garde de la préfecture
« Des cartons publicitaires, à l’aspect officiel, mentionnant les coordonnées de professionnels du dépannage et de différents services publics ont une nouvelle fois été distribués en Moselle. Ces entreprises peuvent parfois même être référencées sur le Web pour mieux tromper le consommateur. Il s’agit très vraisemblablement de la reconduction de pratiques dommageables aux consommateurs déjà signalées par le passé et dont la persistance a donné lieu à des campagnes de prévention nationales au cours de l’année 2017, indique la préfecture de la Moselle.
Ils profitent de la vulnérabilité des clients
Ces artisans, parfois dépourvus de qualification, proposent diverses prestations : dépannage, réparation, entretien… Généralement appelés en situation d’urgence, certains professionnels peuvent profiter de la vulnérabilité de leur client pour sortir du cadre de la réglementation.
Les interventions sont très souvent facturées à des tarifs prohibitifs, les devis ne sont souvent remis qu’après la réalisation des prestations. Sous la pression des circonstances et de pratiques commerciales agressives, les consommateurs sont fortement « incités » à s’engager pour des travaux supplémentaires non souhaités. Afin d’éviter de nouvelles victimes de ce type d’agissements, la Direction départementale de la protection des populations de la Moselle vous invite à la vigilance. »
Le Républicain Lorrain/ Delphine Dematte