Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Les salariés de la poste portugaise CTT observaient à partir de jeudi une grève de deux jours pour protester contre un plan de restructuration, qui prévoit notamment la suppression d’environ 800 postes d’ici 2020, et réclamer la renationalisation du groupe privatisé en 2014.
« Avec cette grève nous voulons contribuer à améliorer le service public postal et contribuer à lutter pour le maintien de nos postes de travail », a déclaré Vitor Narcisso, secrétaire général du syndicat des travailleurs de la poste (SNTCT). Pour faire face à la baisse de son activité et aux mauvais résultats, le groupe a présenté mardi un plan de restructuration qui prévoit notamment la suppression d’environ 800 postes de travail d’ici 2020, un allégement de son réseau de bureaux de postes et une réduction de la rémunération de ses dirigeants.
En septembre, le groupe avait annoncé un bénéfice en chute de 57,6% à 19,5 millions d’euros au cours des neuf premiers mois de l’année. Face à la réduction du courrier postal, « nous assistons à une transformation des habitudes. La réalité est que nous allons avoir besoin de moins de personnes », a expliqué Antonio Pedro Silva, administrateur du groupe CTT. « C’est un problème de mauvaise gestion depuis la privatisation (…) Ce sont les dépenses qui ont considérablement augmenté », a estimé pour sa part le responsable du SNTCT.
Pas de renationalisation envisagée
En septembre 2014, l’État portugais s’était désengagé totalement du capital du groupe postal dans le cadre de son programme de privatisations négocié avec l’Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI). Vieille de près de 500 ans, la poste portugaise figurait sur la liste d’actifs que le pays s’était engagé à privatiser en échange du plan d’aide financière de 78 milliards d’euros obtenu en mai 2011. « Nous avons toujours estimé que la privatisation était une erreur. Pour nous la seule solution est la renationalisation de la poste », a affirmé le représentant syndical de la poste.
Pour l’instant, le gouvernement socialiste portugais exclut cette hypothèse. »Le gouvernement n’a pas l’intention de nationaliser les CTT », a indiqué mercredi le Premier ministre Antonio Costa au Parlement. Introduite en Bourse en décembre 2013 à 5,52 euros, le titre CTT s’était envolé les semaines suivantes, mais depuis il ne cesse de chuter en Bourse. Valorisée à plus de 800 millions d’euros lors de son introduction en Bourse, aujourd’hui la capitalisation boursières du groupe est estimée à environ 500 millions d’euros.
Le groupe CTT emploie actuellement au Portugal 11 702 personnes au Portugal et dispose d’un réseau de 4 297 boutiques, points de vente et agences.
Le Quotidien/AFP
