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« Taxe rose »: les femmes allemandes paient plus cher coiffeur et pressing


L'étude porte sur des centaines de produits et de prestations, plus cher(e)s pour les femmes. (photo: dr)

Aller chez le coiffeur, faire nettoyer son chemisier ou acheter du gel douche: en Allemagne, tout cela est en moyenne plus cher pour les femmes, révèle mercredi une étude inédite dans le pays.

« Lorsqu’une personne doit payer plus cher en fonction de son sexe, cela va à l’encontre de la loi contre la discrimination », explique la présidente de la Haute autorité fédérale contre les discriminations (ADS), Christine Lüders, lors de la présentation de cette étude, la première du genre à l’échelle de l’Allemagne.

Elle porte sur des centaines de produits et de prestations, « des lames de rasoir aux jouets en passant par les coupes de cheveux ».

« Alors que dans certains cas, il n’y a quasiment aucune différence de prix en fonction du sexe, les femmes doivent, pour des services comme la coiffure ou le nettoyage des textiles et à prestations égales, payer clairement plus cher que les hommes », s’indigne l’ADS.

Ces différences sont particulièrement flagrantes dans les services: sur les 381 passés au crible, 59% présentent une différence de prix selon qu’ils visent des hommes ou des femmes.

Ainsi, lorsqu’elles vont chez le coiffeur, « les femmes paient pour une coupe courte comparable 12,5 euros de plus que les hommes », souligne l’étude.

Autre secteur épinglé, le nettoyage des textiles, où 32% des professionnels pratiquent des prix globalement plus élevés pour les femmes qui doivent débourser en moyenne 1,80 euros de plus pour faire nettoyer leurs chemisiers.

Les différences moins prononcés pour les articles lorsqu’ils sont présentés dans des emballages différents pour les femmes ou les hommes, comme les lames de rasoir dans des emballages roses ou bleus.

Sur 1 682 produits examinés, seulement 3,7% présentaient une différence de prix, comme ce gel douche « pour princesses » étiqueté à 2,95 euros alors que le même produit destiné aux garçons coûte 1,75 euros.

Membre de l’association de consommateur Verbraucherschützer, Oliver Buttler a appelé sur la radio locale SWR à renforcer la loi afin d’en finir avec cette « taxe rose ».

« Nous recommandons aux secteurs de la coiffure et du nettoyage de (facturer) les services en fonction de la prestation et non selon les sexes » des clients, avance la présidente de la Haute autorité contre les discriminations, dont les recommandations ne sont pas contraignantes.

Christine Lüders en appelle à « l’autorégulation » des professionnels, prenant pour exemple l’Autriche, où les coiffeurs ont élaboré un modèle de liste de prix neutres, « un bon exemple » pour l’Allemagne.

Le Quotidien/ AFP