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MST: en France, lancement d’une étude sur une infection source d’infertilité féminine


La bactérie Chlamydia pourrait être une cause d'infertilité. (photo: dr)

Faut-il proposer systématiquement aux jeunes femmes le dépistage des infections génitales dues à la bactérie Chlamydia, causes d’infertilité? C’est ce que veut déterminer une étude qui fait appel à 4 000 étudiantes volontaires, selon l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).

L’infection par cette bactérie Chlamydia trachomatis, qui passe la plupart du temps inaperçue, est la plus répandue des infections sexuellement transmissibles (IST/MST) bactériennes chez les jeunes femmes de 18-24 ans, rappellent les responsables de l’étude baptisée i-Predict, promue par l’AP-HP.

Sa prévention repose sur le préservatif. Non traitée, l’infection peut se propager vers l’utérus et plus haut dans les voies génitales, provoquant des salpingites à l’origine d’infertilité. La bactérie est également responsable d’un tiers des grossesses extra-utérines (GEU).

Actuellement, la recommandation est de proposer un dépistage aux femmes de moins de 25 ans et aux hommes de moins de 30 ans lorsqu’ils se présentent dans un centre dépistage ou après un rapport sexuel à risque.

Malgré cette recommandation, l’infection reste très fréquente chez les jeunes femmes. « D’où cette étude actuellement en plein recrutement des volontaires dans les services de médecine préventive universitaires et qui s’appuie aussi sur les services de gynécologie de l’hôpital Cochin (Paris), du Centre hospitalier de Poissy et des CHU de Bordeaux et de Nice », précisela Dr Elisabeth Delarocque-Astagneau (UVSQ- université de Versailles St-Quentin-en-Yvelines/Inserm), responsable de l’étude.

Les volontaires sont réparties en deux groupes par tirage au sort: un groupe intervention et un groupe témoin. Toutes les participantes suivent par ailleurs les recommandations de dépistage en vigueur. Les résultats complets sont attendus en 2021.

En pratique, l’étudiante se rend d’abord à une visite lors de laquelle elle fournit un premier auto-prélèvement vaginal et remplit un questionnaire en ligne. Puis, au 6e, 12e et 18e mois, elle reçoit un kit d’auto-prélèvement qu’elle poste sans frais et remplit à nouveau un auto-questionnaire en ligne.

Entre le 18e et le 24e mois, elle aura une consultation gynécologique dans un des hôpitaux partenaires.

Dans le groupe intervention, le test est réalisé immédiatement sur chaque prélèvement et la jeune femme avertie d’un résultat positif afin de recevoir le traitement antibiotique. Pour le groupe témoin, les résultats des tests seront revus lors de la consultation gynécologique finale, avec traitement si besoin.

Dans certains cas, l’organisme élimine spontanément l’infection, relève la doctorante Jeanne Tamarelle (UVSQ), mais sans qu’on soit assuré qu’il n’y ait pas des complications déjà installées.

« L’étude va permettre de voir si un dépistage proposé systématiquement aux jeunes femmes peut prévenir les infections génitales comme la salpingite qui peuvent se compliquer plus tard de grossesse extra-utérine ou de difficultés à être enceinte », explique Elisabeth Delarocque-Astagneau.

Pour participer à l’étude: site i-share (www.i-share.fr/actualité/i-predict).

Le Quotidien/ AFP