Après la terrible collision de Millas dont les circonstances exactes restent encore inexpliquées, les élèves de Saint-Féliu-d’Avall (Pyrénées-Orientales) sont retournés lundi au collège, « la boule au ventre », pour une dernière semaine de cours avant Noël qui sera marquée par la cérémonie d’obsèques.
Peu après 08 heures, la quinzaine d’élèves de Saint-Féliu-d’Avall d’où sont originaires les victimes de l’accident sur un passage à niveau entre un train et un autocar scolaire sont descendus du car dans lequel ils avaient pris place.
Ils se sont ensuite engouffrés dans l’établissement pour tenter de reprendre les cours. Cinq de leurs camarades sont morts jeudi dans la collision, 18 ont été blessés dont six étaient encore lundi entre la vie et la mort.
Un accompagnant a fait le voyage avec eux afin de « les rassurer » et l’itinéraire a été modifié afin de ne pas emprunter le même passage à niveau, a précisé le maire de la commune, Robert Taillant. Le car a toutefois dû franchir un passage à niveau mais aucun train ne circulait lundi et mardi, a souligné le maire.
« C’est très dur ce matin même si l’équipe enseignante est formidable et les soutient », a expliqué la maman de Clélia qui était aux côtés de sa fille venue au collège « la boule au ventre ». Une cellule psychologique avait également été mise en place dans l’établissement pour accompagner ceux qui le souhaitaient.
« Ils savent maintenant quels sont les copains qui sont partis. Ils vont voir que leurs camarades ne sont plus à côté d’eux », poursuit Alexia, les larmes aux yeux en embrassant sa fille.
Funérailles jeudi
Jeudi, les adolescents seront confrontés à l’épreuve des funérailles qui se tiendront à 09 heures 30 à la salle polyvalente de Saint-Féliu. Une chapelle ardente y sera installée dès le mercredi pour permettre aux habitants de se recueillir devant les cercueils.
Dans le même temps, l’enquête se poursuit pour déterminer la position des barrières du passage à niveau, élément crucial pour établir les responsabilités, mais les témoignages divergent.
Certains indiquent que « la barrière était fermée et d’autres qu’elle était ouverte », avait expliqué le procureur de Marseille, Xavier Tarabeux, en charge des investigations.
La conductrice du car, blessée dans l’accident, a assuré que les barrières étaient « levées » lors de sa traversée des voies à Millas. En revanche, le conducteur du train affirme que ces barrières étaient fermées.
La SNCF a affirmé de son côté que le passage à niveau n° 25 « fonctionnait normalement » au moment de l’accident.
« Rien n’a évolué fortement. Barrières ouvertes ou fermées, le débat est là. Les auditions se poursuivent, notamment de blessés qui n’ont pas encore été entendus ou d’autres témoins. Le bilan reste le même », a déclaré une source proche de l’enquête.
Les familles pourraient en savoir plus mardi. Une réunion d’information faisant le point sur les investigations en cours et le déroulement de l’enquête » sera organisée mardi à 15 heures au TGI de Perpignan par le procureur de Marseille.
La scène de l’accident a notamment été modélisée avec un scanner en 3D par les enquêteurs de la section de recherches de Montpellier. Le champ de vision de la conductrice qui roulait à 12km/h selon l’analyse des disques doit également être reconstitué mardi grâce à un drone.
Le Quotidien/ AFP