Qui sera la Miss France 2018 ? Trente miss régionales de 18 à 24 ans vont concourir samedi, en direct sur TF1, lors d’une soirée dédiée à la lutte contre les violences faites aux femmes, une intention qui laisse les féministes dubitatives.
« A une heure de grande écoute, la cérémonie sera l’occasion de dénoncer les violences faites aux femmes », a annoncé Sylvie Tellier, Miss France 2002, directrice générale de la société Miss France, filiale du groupe de production audiovisuelle Endemol.
Pour Raphaëlle Rémy-Leleu, porte-parole de l’association Osez le féminisme !, « il est dommage que la seule soirée de l’année dédiée aux femmes à la télévision cultive l’idée de la femme objet ». « L’élection Miss France est un concours qui repose sur des critères de beauté réducteurs et ridicules. Il serait plus judicieux de valoriser les talents, plutôt que des stéréotypes physiques irréels », dit-elle.
Estimant pour sa part que « les féministes se trompent de combat en visant l’élection Miss France », Sylvie Tellier assure que « les critères ne sont pas seulement physiques ». « Depuis quelques années, les miss agissent pour de belles causes, notamment pour améliorer la condition féminine », assure-t-elle.
« Miss France étant une vitrine avec des millions de téléspectateurs, bien entendu les jeunes filles ne vont pas rester muettes », a également assuré jeudi Jean-Pierre Foucault, qui animera cette soirée pour la 23e fois, faisant notamment référence à Salma Hayek qui « a décidé de parler » dans le cadre de l’affaire Harvey Weinstein.
Geneviève de Fontenay, ex-présidente emblématique du concours de beauté qui a claqué la porte en 2010 pour « conflit éthique », a mis son grain de sel en estimant « qu’il faut revenir aux fondamentaux de Miss France : désigner la gagnante pour son visage, son QI et non pas son nombril ! ».
Dernier mot aux téléspectateurs
Après plusieurs années de conflit, la société Miss France et Geneviève de Fontenay avaient pourtant enterré la hache de guerre en 2013, signant un pacte de non agression, avec abandon des procédures judiciaires qui les opposaient. Sollicitée cette année pour faire partie du jury, l’ancienne présidente historique de Miss France, Geneviève de Fontenay, a décliné l’offre.
Placée sous le signe des fêtes populaires, cette 88e élection organisée à Châteauroux sera coprésidée par le couturier Jean Paul Gaultier et Iris Mittenaere, Miss France 2016 sacrée Miss Univers en 2017.
Les chanteuses Nolwenn Leroy et Lorie Pester, l’humoriste Anne Roumanoff, le rugbyman Vincent Clerc et le comédien espagnol Agustin Galiana, compteront parmi les jurés. Le chanteur britannique Ed Sheeran sera l’invité d’honneur de la cérémonie.
« L’élection Miss France est l’un des programmes phares de l’année. La dernière cérémonie a été un énorme succès : 7,6 millions de téléspectateurs avec des parts de marché spectaculaires », s’est félicité Mathieu Vergne, directeur des divertissements de TF1, lors de la présentation des candidates.
Les grandes fêtes françaises comme le 14-juillet, le Carnaval de Nice ou les fêtes foraines seront évoquées tout au long de la cérémonie par les prétendantes mises en scène dans une dizaine de tableaux chorégraphiés. TF1 promet « trente miss, élégantes, modernes et glamours ».
« La promotion 2018 est assez exceptionnelle. Le sacre de Miss Univers a donné un nouvel élan aux candidatures. Les téléspectateurs auront sans doute beaucoup de difficultés pour départager les finalistes », estime Sylvie Tellier.
A égalité, le jury et les téléspectateurs désigneront les cinq finalistes parmi douze candidates sélectionnées par les organisateurs.
Les téléspectateurs auront toutefois le dernier mot pour désigner seuls la lauréate et ses deux dauphines, en votant par téléphone et SMS. Auparavant, les téléspectateurs pourront poser des questions aux finalistes depuis les réseaux sociaux.
Le Quotidien/ AFP