Tous celles et ceux qui ont « brisé le silence » face au harcèlement sexuel, des premières femmes qui ont révélé l’affaire Weinstein aux milliers qui ont suivi via le hashtag #Metoo, ont été désignés mercredi « Personnalité de l’année » 2017 par Time magazine.
Le magazine américain a donc choisi d’attribuer le titre à l’ensemble des victimes de harcèlement, d’agressions et de viols, dont la parole a permis des révélations en cascade au travers du cinéma, avec la retentissante affaire Weinstein, de la musique ou de la politique dans le monde entier.
Le président américain Donald Trump arrive deuxième de ce prestigieux classement, devant son homologue chinois Xi Jinping, a annoncé le magazine.
The Silence Breakers are TIME’s Person of the Year 2017 #TIMEPOY https://t.co/mLgNTveY9z pic.twitter.com/GBo9z57RVG
— TIME (@TIME) 6 décembre 2017
Cette récompense reflète l’ampleur du mouvement qui a secoué les États-Unis et résonné dans le monde entier, depuis les premières accusations publiées par le New York Times et le New Yorker contre le jadis tout-puissant producteur de cinéma Harvey Weinstein début octobre. Pas un jour ne passe depuis sans qu’une personnalité de premier plan ne soit accusée de harcèlement ou d’abus sexuels. Beaucoup ont été limogées ou suspendues.
Les hommes de pouvoir des milieux du divertissement, des médias, de la culture et de la politique sont en première ligne, mais les victimes viennent de tous les secteurs, a souligné Time. Après les actrices Ashley Judd, Rose McGowan, Angelina Jolie, plus d’une centaine de femmes ont accusé le producteur de 65 ans d’abus sexuels, allant du harcèlement au viol. Plusieurs d’entre elles ont révélé des accords entre avocats pour que rien ne filtre de ces abus.
L’annonce de ce prix mercredi matin coïncide avec la publication par le New York Times d’une grande enquête sur les multiples complicités qui ont permis au producteur de sévir des années durant. Harvey Weinstein a démenti, par le biais de ses avocats, les accusations portées contre lui et ne fait pour l’instant l’objet d’aucune inculpation, même si des enquêtes ont été ouvertes à New York, Los Angeles et Londres.
Le Quotidien/AFP