Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Pour Greenpeace Luxembourg, ça chauffe sur le soleil. «Sur», car tandis qu’on frissonne sous le soleil d’hiver, sur le rond-point Raemerich d’Esch, une peinture a fait couler beaucoup d’encre.
Dimanche dernier, en effet, l’organisation écologique a transformé le rond-point en symbole de la transition énergétique, déversant des litres de peinture jaune pour figurer un soleil géant.
Le message? Sensibiliser aux énergies renouvelables comme le solaire, alors que la COP23 sur le climat s’achève avec un arrière-goût d’hydrocarbures. Mais pour ce qui est des moyens… aïe!
Car en bloquant deux des trois voies du rond-point pour peindre son symbole astral, Greenpeace n’avait sûrement pas prédit des bouchons dignes d’un vendredi soir.
Un concert de klaxons qui résonne encore dans les oreilles des organisateurs, car les internautes ont depuis pris la relève, se répandant en critiques sur les réseaux sociaux.
Ils témoignent de leur temps perdu (plus d’une heure selon certains), du danger de l’opération (des automobilistes excédés ne se sont pas gênés pour emprunter la voie d’urgence), et du paradoxe d’une opération qui voulait dénoncer entre autres les énergies fossiles… tout en provoquant de polluants bouchons.
Des politiques (CSV) viennent même de s’emparer du sujet via une question parlementaire, titillant opportunément notre ministre (déi gréng) du Développement durable sur le feu vert donné à ce «happening artistique»…
Bref, un coup de com transformé en bad buzz, qui est d’autant plus regrettable que l’intention première de Greenpeace était tout à fait louable.
La question de la transition énergétique demeure en effet centrale au Luxembourg, où la dépendance vis-à-vis de nos voisins (à qui nous achetons la majorité de notre énergie, dont, rappelons-le, une partie provient du nucléaire) est aussi grande que la part des énergies renouvelables «made in Lux» est faible.
Donc oui à la sensibilisation, mais gare aux dérapages qui se transforment en opération escargot, surtout au pays de l’auto reine et des bouchons rois!
Romain Van Dyck