Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
«Salut, tu veux m’accompagner au concert de Sheila? Euh, non merci, ça ira !». Impossible de trouver un accompagnateur parmi les gens en dessous de la quarantaine. Et si la chanteuse française a réussi à attirer plus de 650 spectateurs, jeudi soir, au Casino 2000 de Mondorf-les-Bains, force est de constater qu’il est surtout question, là, de représentants de la «silver generation». Et pourtant…
Et pourtant elle en a connu des tubes, Sheila, dans sa «carrière qui commence à être un peu longue» comme elle le dira depuis la scène : L’école est finie, Vous les copains, Les Gondoles à Venise… Des standards de la chanson française, que la chanteuse délaissera volontiers au profit d’autres compositions plus personnelles ou du moins qui semblent lui tenir plus à cœur désormais.
Oh certes, la chanteuse reprend bien Bang Bang, Spacer ou encore, mais seulement au moment du rappel, le très attendu Les Rois Mages mais, de Le Tam Tam du Vent, avec lequel elle montera sur scène, à Aimer avant de mourir, qui servira de chanson de fin, elle va surtout réinventer sa discographie.
Un concentré de carrière en 19 chansons et un medley très «mid-sixties», le tout revu et corrigé par Sheila et par le groupe H-Taag qui l’accompagne désormais. Car si le concert propose à tour de rôle des ambiances pop, variété française, disco ou encore funk et country, le chanteuse n’arrêtera pas de le répéter tout au long de la longue heure et demi de concert, si elle est de retour sur scène, avec eux, c’est pour faire du «rock’n’roll» ! Quitte à surprendre ses fans, à décoiffer quelques postiches, avec des moments très power-rock!
Car oui, la dame a beau avoir soufflé ses 72 bougies l’été dernier, elle n’a pas pour autant perdu sa jeunesse. Malgré un petit rhume et un nez qui coule, Sheila saute, danse, se déhanche encore comme une jouvencelle. Et si la performance est un peu maniérée dans sa gestuelle trop étudiée, si on a pu entendre quelques faussetés au niveau de la voix en tout début de concert et si elle a avoué elle-même, avec beaucoup d’autodérision d’ailleurs, avoir oublié quelques fois les paroles, son omniprésent sourire est sincère et sa joie d’être sur scène communicative.
Le public a été conquis. Et nombreux ont été ceux, après une heure de représentation à avoir quitté leur siège pour s’installer, debout, devant la scène, pour le plus grand plaisir de la chanteuse!
Une belle soirée, vraiment. Et tant pis pour les absents!
Pablo Chimienti
Sympa « la performance un peu maniérée dans sa gestuelle trop étudiée » et les « quelques faussetés au niveau de la voix ».
Et on ne dit pas « de Le Tam Tam du Vent à Aimer avant de mourir », mais « Du tam-tam du vent » !!