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Déchets nucléaires à Bure : une expertise internationale « urgente » préconisée


Les fûts, représentant environ 18% des déchets qui seront stockés dans le sol lorrain, sont très inflammables. (illustration AFP)

Une expertise scientifique internationale devrait être sollicitée « assez urgemment » sur la gestion des déchets bitumineux au sein du projet de site d’enfouissement de déchets nucléaires prévu à Bure, en Meuse, a recommandé la Commission d’évaluation des recherches sur les déchets radioactifs (CNE).

Le projet Cigéo vise à enfouir à 500 m sous terre les déchets nucléaires les plus radioactifs ou à vie longue du parc français. Le démarrage de la phase pilote est prévu vers 2025.

L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a précédemment pointé les « incertitudes » quant au comportement des déchets enfermés dans du bitume en cas d’élévation de température, notamment en cas de réaction chimique entre produits. Ces fûts, représentant environ 18% des déchets qui seront stockés dans le sol lorrain, sont très inflammables.

C’est une « question quand même importante car les colis de bitume sont nombreux au sein de Cigéo et ils seraient (…) parmi les premiers à être stockés », a souligné à l’Assemblée nationale Gilles Pijaudier-Cabot, vice-président de la CNE, devant les parlementaires de l’Office d’évaluation des choix scientifiques. Deux pistes sont proposées par l’ASN, avec une préférence pour la seconde : modifier les conditions de stockage ou traiter les bitumes pour réduire leur inflammabilité.

Évaluer les risques

« S’ensuit une question de faisabilité à l’échelle du stock de bitumes que nous avons », a ajouté jeudi le représentant de la CNE, qui présentait son rapport annuel. « Clairement la commission considère aujourd’hui qu’il y a là un débat scientifique et technique », a-t-il précisé. « Une façon de répondre à ce débat (…) est de mettre en place une expertise externe internationale qui permettrait au moins de partager l’ensemble des connaissances, de façon à éclairer au mieux les décisions. Et ça, nous pensons qu’il est assez urgent de mettre en place cette expertise scientifique internationale. »

A partir des années 70, une partie des déchets finaux de moyenne activité ont été enfermés dans du bitume, le processus de vitrification ayant été mis au point plus tardivement. Quelque 40 000 fûts d’environ 200 litres sont concernés, selon l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire. La réactivité des sels de bitume ayant conduit à des incidents notamment au Japon à la fin des années 1990, le bitumage a ensuite été interdit en France, à l’exception d’une installation encore en activité à La Hague.

Le Quotidien/AFP

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